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Ottawa pourrait bonifier son programme de garderie

OTTAWA — Des chercheurs du Fonds monétaire international (FMI) estiment que le gouvernement canadien pourrait se permettre de consacrer jusqu’à 8 milliards $ par année pour réduire le coût des places en garderies au pays, car ce programme s’autofinancera.

Les libéraux ont en fait promis de dépenser à ce chapitre 7,5 milliards $, mais sur onze ans.

Le FMI prévoit que ces dépenses réduiraient d’environ 40 pour cent le coût d’une place en garderie, en moyenne, à l’échelle du pays. Or, cette réduction serait suffisante pour attirer davantage de femmes sur le marché du travail, ce qui stimulerait la croissance économique au Canada.

Dans un rapport semblable publié en 2012, les professeurs Pierre Fortin, Luc Godbout et Suzie St-Cerny estimaient qu’en 2008, «chaque tranche de subvention de 100 $ du gouvernement du Québec (aux services de garde à contribution réduite) lui a procuré un retour fiscal de 104 $».

Le FMI estime qu’environ 150 000 femmes très instruites restent à la maison pour s’occuper des enfants au Canada. Or, si toutes ces femmes intégraient le marché du travail et commençaient à payer des impôts, elles ajouteraient deux points de pourcentage à la croissance économique canadienne, selon le FMI. Elles apporteraient aussi au gouvernement fédéral des recettes fiscales d’environ 8 milliards $ par année — soit précisément les coûts annuels du programme de services de garde à contribution réduite, selon le modèle retenu par le FMI.

Il faudrait cependant que toutes ces femmes très instruites puissent trouver effectivement du travail, prévient le FMI. Et l’organisation internationale se demande par ailleurs si l’Allocation canadienne pour enfants, un nouveau programme si cher aux libéraux fédéraux, ne risquerait pas de maintenir certaines mères à la maison.

Le Conseil consultatif en matière de croissance économique, mis sur pied par le gouvernement libéral, avait recommandé en février dernier qu’Ottawa mette sur pied un programme national de garderies afin de stimuler l’économie en attirant sur le marché du travail davantage de femmes — particulièrement les mères de jeunes enfants.

Le taux de participation des mères au marché du travail a certes augmenté depuis quelques années au Canada, mais le FMI note qu’il existe toujours un écart entre les genres — un écart moins important au Québec, où les places en garderies sont déjà subventionnées.

Ottawa doit d’abord conclure des accords de financement partagé avec chaque province et territoire avant que les sommes soient versées. Le ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos, et ses homologues ont signé le mois dernier une entente-cadre qui fixe les objectifs de financement de ce programme.

Le ministre Duclos avait alors laissé entendre que son gouvernement souhaitait voir émerger un jour un système national de garderies semblable à celui qui a été mis en place au Québec.

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