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Bois d’oeuvre: obstacle majeur à un accord

Industrial wood processing Photo: Métro

WASHINGTON — Le Canada et les États-Unis doivent abattre un obstacle majeur à une entente sur le bois d’oeuvre, et cette embûche concerne le bois produit dans des pays tiers: l’Allemagne, la Suède, le Chili, le Brésil et la Russie.

Cet irritant sur les importations d’autres pays complique l’objectif d’un accord rapide sur le bois d’oeuvre, que les gouvernements du Canada et des États-Unis disent vouloir accomplir afin d’amorcer les discussions sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) dans deux semaines sans ce nuage au-dessus de leur tête.

Le point d’achoppement touche les importations de pays tiers. Plus particulièrement, la question est de savoir qui a la chance de répondre à la demande américaine de bois d’oeuvre lorsqu’il y a, comme c’est le cas en ce moment, un marché de la construction particulièrement actif, et que l’approvisionnement manque aux États-Unis.

Les deux gouvernements ont déjà convenu de diviser le marché du bois d’oeuvre aux États-Unis en termes de pourcentage. Selon l’ambassadeur du Canada à Washington, les Américains assureraient environ 70 pour cent de l’approvisionnement, et les importations du Canada seraient plafonnées à environ 30 pour cent, ce qui correspond à peu près à la moyenne historique.

L’ambassadeur David MacNaughton a indiqué en entrevue qu’il y avait d’autres variables à prendre en considération, mais que le partage était «grosso modo à 70 pour cent versus 30 pour cent».

Le problème des importations d’autres pays entre en jeu lorsqu’il y a expansion de l’économie, que la demande croît et que les usines aux États-Unis ne peuvent pas produire suffisamment pour leur part convenue de 70 pour cent.

Dans une telle éventualité, le gouvernement du Canada tient catégoriquement à ce que l’accord comporte une clause pour permettre aux exportateurs canadiens de surpasser le plafond constant de 30 pour cent, plutôt que de voir d’autres pays répondre à la demande.

Une entente de ce genre conclue en juin entre les États-Unis et le Mexique sur la production de sucre prévoit un droit de refus pour les fournisseurs mexicains si les États-Unis réclament des importations additionnelles d’autres pays.

Pour le bois d’oeuvre, d’autres acteurs, comme l’Allemagne, la Suède, le Chili, le Brésil et la Russie fournissent actuellement une part minuscule des importations des États-Unis.

M. MacNaughton dit croire qu’il est peu logique pour le Canada et les États-Unis de conclure une entente qui transférerait la production dans d’autres pays. L’enjeu représente un à une entente, a ajouté l’ambassadeur.

«Je ne vois aucune raison (de ne pas obtenir un accord). La balle est dans leur camp. Nous avons indiqué clairement que nous étions prêts à gérer en fonction d’une part de marché — ce qui cadre avec leur demande. Nous attendons simplement qu’ils reviennent, et nous disent oui», a affirmé M. MacNaughton.

«L’enjeu en suspens est de savoir quand il y a un marché particulièrement actif… Il ne s’agit pas de faire perdre des emplois aux États-Unis. Il s’agit de s’assurer de ne pas avoir des usines au Canada qui tournent au ralenti dans le but de créer des emplois en Russie ou au Brésil», a-t-il poursuivi.

En relayant certains détails des négociations en cours, qui ont été généralement dissimulés jusqu’à ce jour, M. MacNaughton répondait à ce qu’il a perçu comme de la désinformation lancée dans les environs de Washington.

L’ambassadeur a accusé le lobby du bois d’oeuvre aux États-Unis de répandre la fausse idée que le Canada n’acceptera pas de quota: «Ce n’est tout simplement pas vrai.»

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