Soutenez

Le nouveau chef conservateur en tournée estivale

OTTAWA — Si certains Canadiens profitent de l’été pour se reposer, le nouveau chef conservateur Andrew Scheer, lui, a mis les bouchées doubles pour travailler à se faire connaître au Canada en prévision des prochaines élections fédérales de 2019.

Dans le cadre de sa tournée estivale, M. Scheer a passé une bonne partie du mois de juillet au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard, en Nouvelle-Écosse, et à Terre-Neuve-et-Labrador, avant de se diriger en Alberta, en Saskatchewan, puis au Québec.

En entrevue, le chef conservateur a expliqué que l’objectif de ces escales dans les provinces était de se présenter aux Canadiens et de tisser des liens avec des gens qui n’ont pas nécessairement suivi la course à la direction du Parti conservateur, mais qui sont susceptibles de l’appuyer.

M. Scheer, qui mettra le cap sur l’Ouest canadien ce mois-ci, a reconnu que son parti devrait rassembler de nouveaux appuis pour reprendre le pouvoir, en plus de conserver les 98 sièges détenus par les conservateurs en ce moment.

Le sondeur David Coletto indique qu’il faut beaucoup de temps pour se construire une base sur le terrain, ajoutant que l’été est un moment crucial pour joindre les gens — surtout pour un nouveau chef.

M. Coletto, qui dirige la firme Abacus Data, souligne que les chefs des partis d’opposition sont généralement peu connus du public.

«Si vous regardez les candidats qui se sont présentés pour diriger le Parti conservateur, du moins dans les sondages que l’on a faits, il (Andrew Scheer) était probablement le moins connus des candidats», a-t-il soutenu.

Si le nouveau chef veut gagner une majorité parlementaire en 2019, il devra se démarquer dans les provinces de l’Atlantique, qui ont élu seulement des députés libéraux en 2015. Et M. Scheer a encore un long chemin à parcourir dans cette région, selon le sondeur.

«Quand on regarde les sondages qui sont sortis dans les dernières semaines, dont le nôtre, ça va encore très bien pour les libéraux en Atlantique», a-t-il dit.

«La majorité de la région voterait libéral, c’est au même point qu’aux dernières élections (de 2015), alors la région de l’Atlantique demeure, je crois, une forteresse libérale.»

M. Scheer, un député conservateur de la Saskatchewan, a été élu en mai après une longue course à la direction provoquée par la démission de l’ancien premier ministre Stephen Harper.

Il croit d’ailleurs que son parti est en train de commencer un nouveau chapitre pour rebâtir ses liens avec des Canadiens qui ont été séduits par le message des libéraux en 2015.

Les députés conservateurs se préparent d’ailleurs à participer à leur caucus annuel de l’été à Winnipeg les 7 et 8 septembre — une région où les conservateurs ont beaucoup de potentiel, selon M. Scheer.

«Il y a plusieurs sièges dans la région que nous avons détenus pendant des années et que nous avons perdus aux dernières élections», a-t-il déclaré.

«Nous voulons ravoir certains collègues et montrer aux Manitobains et aux Winnipegois que nous voulons être là pour les écouter sur ce que nous devons faire mieux.»

Il a aussi cité en exemple le succès électoral du premier ministre progressiste-conservateur, Brian Pallister. Cet ancien député fédéral conservateur a remporté les dernières élections contre l’ancien premier ministre néo-démocrate, Greg Selinger.

«Nous voulons avoir l’occasion de créer des liens avec nos homologues provinciaux là-bas, et commencer le travail de terrain pour regagner quelques sièges que nous devrions être capables regagner aux prochaines élections», a soutenu M. Scheer.

Pour sa part, le premier ministre libéral Justin Trudeau a aussi fait plusieurs arrêts pendant l’été, dont aux Jeux d’été du Canada à Winnipeg et au Stampede de Calgary.

M. Trudeau a aussi participé à trois collectes de fonds en juillet: un événement à Mississauga, en Ontario, où les billets se vendaient entre 750 et 1500 $ et deux autres événements à Halifax et Surrey, en Colombie-Britannique, où il fallait payer 1000 $ pour être présent.

Cameron Ahmad, un porte-parole du premier ministre Trudeau, a indiqué que ces événements n’avaient pas été organisés en vue de l’élection de 2019.

«Ce n’était pas une tournée de type électorale dans laquelle nous avons organisé des rassemblements ou quoi que ce soit. C’était…vraiment une occasion d’aller dans des communautés et de rencontrer des gens», a-t-il indiqué.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.