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Migrants: les consulats sont mobilisés

Asylum seekers remove their belongings from a truck at a processing centre at the Canada-United States border in Lacolle, Que. Thursday, August 10, 2017. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: THE CANADIAN PRESS
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le gouvernement fédéral a mobilisé tous ses consulats aux États-Unis afin de rétablir les faits sur le processus d’immigration au Canada.

C’est ce qu’a révélé le ministre Marc Garneau en entrevue lundi au lendemain de son passage au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle.

«Nous les avons mobilisés pour qu’ils entrent en contact avec les différentes populations aux États-Unis qui pourraient songer à venir au Canada afin qu’on leur explique clairement les règles qui sont en place et les critères qui doivent être satisfaits avant qu’une personne puisse être acceptée au Canada», a-t-il dit.

Environ 3000 demandeurs d’asile, dont une majorité d’Haïtiens, ont traversé la frontière à pied à Saint-Bernard-de-Lacolle au cours des dernières semaines en espérant obtenir rapidement le statut de réfugié.

Les Forces armées canadiennes sont sur place pour poursuivre l’installation des camps. Deux camps avec électricité et chauffage ont déjà été aménagés et un troisième est prévu. En tout, ces sites d’hébergement temporaires pourront accueillir 1200 personnes.

M. Garneau a rappelé que les demandeurs d’asile doivent prouver qu’ils courent un risque s’ils retournaient dans leur pays d’origine pour être reconnus comme réfugiés.

«Le processus est très clair: il n’y a pas de garantie quand quelqu’un fait une demande d’asile qu’il sera accepté au Canada, a-t-il répété. Il doit prouver qu’il serait à risque si on le retournait dans son pays en raison de ses vues politiques, de son orientation sexuelle ou d’autres facteurs.»

Les 13 consulats canadiens aux États-Unis s’affairent donc à contacter certaines communautés afin d’expliquer le système d’immigration canadien aux gens qui seraient tentés de traverser la frontière à pied pour demander l’asile au Canada.

M. Garneau a également souligné avoir accordé une entrevue au Miami Herald dimanche pour lancer ce même message à l’importante diaspora haïtienne vivant dans cette ville de la Floride.

La ministre québécoise de l’Immigration, Kathleen Weil, a salué cette coordination du message dans une entrevue accordée à RDI lundi après-midi.

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, avait affirmé samedi que les gens qui seraient tentés de faire le voyage jusqu’au Canada pour demander l’asile doivent avoir un portrait réel de la situation.

Le gouvernement du Québec doit offrir des services pour l’accueil de ces demandeurs d’asile sur son territoire.

«C’est déjà prévu que chaque province reçoive un certain nombre de demandeurs d’asile bon an, mal an, mais est-ce que la cadence fait que les coûts seront encore plus importants, c’est ce que l’on regardera à la fin», a expliqué Mme Weil.

Sans aller jusqu’à promettre une compensation financière, le ministre Garneau a dit que le gouvernement fédéral était conscient que cette situation «imposait des besoins additionnels au gouvernement du Québec».

Denis Coderre se défend

«Je ne m’excuserai jamais d’avoir été accueillant pour des gens qui sont dans le désarroi», a pour sa part lancé le maire de Montréal, Denis Coderre, lundi en répondant à la question d’un journaliste sur la situation à Montréal.

Bon nombre de demandeurs d’asile sont déplacés dans la métropole après un séjour d’une ou deux journées à Saint-Bernard-de-Lacolle durant lequel ils sont interrogés par la GRC.

«Chaque cas est différent», a dit le maire Coderre en prenant soin de rappeler qu’il a déjà été ministre fédéral de l’Immigration.

«Il y a des gens qui souffrent, il y a des gens qui ont tout perdu, il y a des gens qui ne se sont pas remis encore soit du tremblement de terre (en Haïti), soit qu’ils sont passés par le Brésil, soit qu’ils sont passés par le Yémen et ils arrivent ici. Il y a une réalité. On ne parle pas de statistiques, on parle d’êtres humains, ici», a-t-il dit.

Il a réitéré son désir de collaborer avec le gouvernement fédéral et celui du Québec pour trouver des solutions à l’afflux de demandeurs d’asile en provenance des États-Unis.

Le maire Coderre a également rappelé que le Canada est signataire de la Convention de Genève qui définit ce qu’est un réfugié, décrit ses droits et les obligations légales de l’État envers lui.

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