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Fierté: un message global contre l'intolérance

Graham Hughes / La Presse Canadienne Photo: Graham Hughes
La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le discours de tolérance et de célébration de la diversité de dirigeants politiques au défilé de la Fierté gaie à Montréal a condamné plus largement dimanche le racisme et les manifestations de groupes près de l’extrême droite.

Le défilé de la Fierté a pris son envol vers midi à Montréal, et le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que la diversité est une source de force, et non de faiblesse, et qu’il ne faut pas seulement tolérer, mais célébrer ce qui rend «chacun de nous unique».

M. Trudeau est accompagné du premier ministre irlandais, Leo Varadkar. Le dirigeant irlandais ouvertement homosexuel est le premier chef de gouvernement étranger à prendre part à un défilé de la fierté avec un premier ministre canadien au Canada, selon le bureau du premier ministre.

Alors que les autorités se préparaient, dimanche après-midi, à Québec, à des manifestations de groupes près de l’extrême droite et de contremanifestants antiracisme, les dirigeants politiques — M. Trudeau, et également le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et le maire de Montréal, Denis Coderre — ont voulu élargir leur message.

«Les citoyens du Canada et ceux de l’Irlande savent que la diversité est une source de force, et non de faiblesse. Nous comprenons qu’il ne suffit pas simplement de tolérer nos voisins, mais qu’il faut plutôt célébrer ce qui rend chacun de nous unique. Il peut s’agir de la langue que nous parlons, de la religion que nous pratiquons, il peut s’agir de notre genre, de la façon de l’exprimer», a déclaré M. Trudeau dans son allocution.

Trudeau défend le système

M. Trudeau a défendu le système de l’immigration canadien en demandant à la population de continuer de lui accorder sa confiance.

Il a déclaré qu’aucun des demandeurs d’asile qui traversent irrégulièrement la frontière n’obtiendra de faveur lorsque son cas sera étudié. Il a souligné que ces demandeurs devront aussi subir les habituels contrôles de sécurité et les évaluations.

Le premier ministre a rappelé que le Canada avait levé le moratoire sur les expulsions d’Haïtiens en vigueur depuis le terrible séisme de 2004. Plusieurs Haïtiens ont été renvoyés dans leur pays, a souligné M. Trudeau.

«On s’assure que notre service frontalier, que la GRC et que les organismes civils collaborent main dans la main afin que maintenir la confiance des Canadiens envers l’intégrité de notre frontière, la rigueur et la force de notre système de l’immigration», a-t-il dit.

Appelé par les journalistes à commenter les manifestations prévues à Québec, le premier ministre du Canada a dit «condamner sans réserve les propos haineux, intolérants et racistes qu’on est en train de voir ici et là». «Mais je sais, comme nous savons tous, que les Canadiens et les Québécois ne sont pas représentés par cette minorité», a dit M. Trudeau.

M. Couillard a déclaré que rien n’est jamais acquis et que les mots ont leur importance.

«Si on pense au racisme, à la xénophobie, au manque de tolérance, aucune hésitation n’est acceptable. C’est un endroit où il faut choisir son camp de façon claire. Moi, j’ai choisi mon camp, c’est le camp de la liberté, c’est le camp des droits, c’est le camp de la tolérance», a affirmé le premier ministre du Québec.

M. Coderre a parlé de Montréal comme d’une ville qui «carbure à la diversité», tout en affirmant que «ce monde est extrêmement fragile», et qu’il faut «s’assurer de faire partie de la solution et protéger ceux qui en ont besoin».

Défilé de la Fierté

Fierté Montréal se réjouissait de la présence du taoiseach (premier ministre) irlandais, d’autant plus qu’il a été «élu chef dans un pays qui vient tout juste de légaliser le mariage entre conjoints du même sexe».

En point de presse, M. Varadkar s’est d’abord exprimé en français, pour affirmer qu’il était «très content d’être à Montréal» pour une première visite en tant que premier ministre, disant être déjà venu plusieurs fois dans la métropole en tant que «ministre ou citoyen».

Un contingent des Premières Nations ouvrait le défilé.

«Pour nous, il était important dans le cadre du 150e du Canada de les mettre à l’avant. (…) Ils sont des vrais fondateurs de notre beau pays», a déclaré en entrevue le président-fondateur de Fierté Montréal, Éric Pineault.

M. Pineault a fait valoir qu’il s’agit d’un défilé «festif, mais aussi revendicateur».

«Parce que oui, on a fait beaucoup de progrès, mais il y a encore beaucoup de choses à faire. Il faut défendre les personnes intersexes, les personnes transmigrantes, les jeunes qui souffrent d’homophobie et d’intimidation. Alors, on a fait des belles avancées, il faut continuer le travail», a-t-il souligné.

Concernant les mesures de sécurité, M. Pineault affirmait que les effectifs étaient trois fois plus importants que par le passé — sans compter la Gendarmerie royale du Canada (GRC) présente pour la sécurité de M. Trudeau.

«Le parcours du défilé est beaucoup plus hermétique, il serait pratiquement impossible pour un véhicule d’y accéder s’il n’est pas accrédité», a-t-il souligné.

Plus de «250 contingents et 30 chars allégoriques» se sont déployés sur le boulevard René-Lévesque entre les rues Drummond et Alexandre-DeSève, jusqu’au parc des Faubourgs, où la fête s’est poursuivie en soirée.

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