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Le genre «X» sur les passeports bien accueilli par les militants LGBTQ

Photo: Getty Images
Michelle McQuigge, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Les militants qui revendiquent des documents gouvernementaux neutres sur le plan du genre saluent la décision d’Ottawa de permettre aux Canadiens de ne pas s’identifier en tant que femme ou homme sur leur passeport.

Le gouvernement fédéral avait déjà fait part de son intention d’introduire une désignation de genre neutre sur les passeports, mais il en a fait l’annonce officielle jeudi.

Les Canadiens qui ne s’identifient ni comme femme ni comme homme pourront faire ajouter une observation à leur passeport pour préciser que leur genre est non spécifié.

Les militants avancent que cette mesure envoie un message clair aux provinces et territoires qui devraient en faire plus pour leurs citoyens non binaires — qui se définissent hors de la dualité féminin-masculin.

Ils croient toutefois que l’implantation de passeports avec une désignation de genre neutre sera compliquée par le fait que bon nombre de provinces et territoires n’offrent aucune pièce d’identité de la sorte.

À l’heure actuelle, les Territoires du Nord-Ouest offrent l’option d’un genre «X» sur les certificats de naissance. L’Ontario fait de même pour les cartes de santé, les permis de conduire et bientôt peut-être, les certificats de naissance aussi.

Des batailles judiciaires se poursuivent à cet effet en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador, entre autres.

Joshua M. Ferguson, qui souhaite se faire désigner par les pronoms à la troisième personne «they/them/their», souligne que les personnes non binaires se faisaient souvent interroger à l’aéroport quant à leur apparence — qui ne semble pas toujours correspondre à ce qu’indique leur passeport.

Cette nouvelle option profitera surtout aux gens qui ne rentrent pas dans la définition de transgenre, expose Joshua M. Ferguson. Les personnes trans — qui se voient assigner à la naissance un genre qui n’est pas le leur — peuvent déjà inscrire le genre auquel elles s’identifient sur leur passeport.

Helen Kennedy, de l’organisation Egale Canada, estime toutefois que la désignation «X» pourrait confronter des gens qui ne se sentent pas prêts à discuter de leur genre à des conversations difficiles.

L’ajout de cette désignation ne prépare en rien le personnel aéroportuaire à interagir adéquatement avec des voyageurs non binaires, déplore-t-elle.

«Pourquoi avons-nous ces désignations sur nos passeports? C’est ça la grosse question», a-t-elle lancé.

Dans le cadre du règlement d’une plainte relative aux droits de la personne, en janvier, Ottawa a consenti à offrir une troisième option aux Canadiens qui ne souhaitent cocher ni la case «Homme» ni la case «Femme» pour demander un numéro d’assurance sociale.

Depuis, le Sénat a adopté le projet de loi C-16, qui a ajouté l’identité sexuelle et l’expression de l’identité sexuelle à la liste des motifs de discrimination interdits.

Mardi, le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Ahmed Hussen, a annoncé que le gouvernement fédéral uniformiserait tous les documents qu’il publie en matière d’identité sexuelle.

Sept pays offrent présentement le choix d’un troisième genre sur leurs passeports: l’Australie, le Bangladesh, l’Allemagne, l’Inde, le Népal, la Nouvelle-Zélande et le Pakistan. Les normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), à laquelle adhère le Canada, permettent d’offrir cette autre option, généralement désignée par un «X».

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