Soutenez

Une baleine noire empêtrée au large de la Gaspésie

Des baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent. Photo: Right Whale Research | The Associated Press
Jean Philippe Angers, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

Une baleine noire empêtrée dans «des engins de pêche» a été aperçue au large de la Gaspésie, a affirmé Pêches et Océans Canada, mardi.

Pêches et Océans Canada a indiqué par courriel qu’un aéronef de la Garde côtière avait survolé la zone et que le ministère «évalue et surveille la situation avec la plus grande attention». Le ministère a parlé d’une «situation extrêmement difficile et préoccupante».

Dix baleines noires de l’Atlantique Nord — une espèce en danger — sont mortes depuis le début du mois de juin dans le golfe du Saint-Laurent. Quelques-unes d’entre elles auraient été heurtées par des navires.

Les autorités fédérales ont suspendu en juillet les efforts pour libérer les baleines noires qui se trouvent piégées dans des gréements de pêche, dans la foulée de la mort d’un bénévole du Nouveau-Brunswick qui participait au sauvetage d’une baleine.

La décision du ministère d’interrompre toute activité de désempêtrement dans les eaux canadiennes est toujours en vigueur, a indiqué le ministère.

Robert Michaud, coordonnateur du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins, a indiqué qu’il s’agirait de la quatrième baleine noire à se prendre dans un gréement de pêche cet été — deux ayant été libérées par le bénévole du Nouveau-Brunswick, et une dont a perdu la trace.

M. Michaud a expliqué que la baleine empêtrée avait d’abord été repérée lundi en fin d’après-midi par des agents de Pêches et Océans Canada, et qu’elle n’avait pas été revue depuis ce temps.

«Les animaux peuvent survivre parfois assez longtemps à des empêtrements. Ils peuvent se désempêtrer par eux-mêmes. Pour l’instant, on ne compte pas (la baleine) dans l’hécatombe, mais c’est un incident important», a dit le coordonnateur en entrevue téléphonique.

«Au-delà de l’empêtrement, il y a quand même plein d’informations qui sont utiles de recueillir sur ces incidents-là», a-t-il ajouté.

M. Michaud, qui venait d’obtenir des renseignements additionnels de la part de Pêches et Océans Canada, a souligné qu’un avion avait repéré plusieurs cétacés dans le secteur où la baleine avait été vue la veille.

«L’analyse des prochaines images (…) doit permettre de vérifier si parmi ces animaux, on peut retrouver l’animal vu la veille avec les cordages. Et il y a un navire de la Garde cotière qui est direction du secteur pour tenter de recueillir des informations», a-t-il expliqué.

Une centaine de baleines dans le golfe

Le gouvernement fédéral a ordonné au début du mois aux navires de 20 mètres ou plus de ralentir leur vitesse dans le golfe du Saint-Laurent pour protéger les baleines noires qui sont exceptionnellement nombreuses dans le secteur cette année.

Le ministre des Pêches, Dominic LeBlanc, citait des experts plus tôt ce mois-ci estimant qu’une centaine de baleines noires se trouvent actuellement dans le golfe du Saint-Laurent, ce «qui est probablement 10 fois supérieur à ce qui a été vu au cours des dernières années».

Il ne resterait qu’environ 500 baleines noires dans le monde.

Le ministère des Pêches avait déjà adopté des mesures pour protéger l’habitat des baleines noires, notamment en raccourcissant la période de pêche au crabe des neiges et en demandant à tous les pêcheurs dans le golfe de rapporter la présence de baleines.

«Ce sont de nouvelles venues en quelque sorte. (…) Et si on veut mettre en place des mesures de conservation qui peuvent être efficaces, elles doivent s’appuyer sur la meilleure science possible, sur les meilleures observations. C’est pourquoi chacun des incidents comme celui-ci doit être le mieux documenté possible. Est-ce que c’était des cordages qui traînaient? Est-ce que ce sont des cordages liés à un engin de pêche? De quel engin de pêche il s’agit, si c’était un engin de pêche?», a exposé M. Michaud.

Le coordonnateur a souligné l’importance de documenter les interactions de ces baleines avec les activités humaines dans le golfe du Saint-Laurent «pour en faciliter, espérons-le, la cohabitation dans les prochaines années».

La «compréhension actuelle» est que les changements climatiques jouent un rôle, a-t-il souligné.

«Ce qui pourrait avoir motivé les changements de distribution des baleines noires dans les dernières années, ce sont des changements dans la répartition de la nourriture qui, elle, est affectée par les températures et les courants», a expliqué M. Michaud, ajoutant qu’on ne pouvait pas être certain que ces baleines vont «revenir pendant plusieurs années dans le golfe du Saint-Laurent».

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.