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Le maire de Rigaud dénonce la lenteur de Québec

Photo: François Lemieux | TC Media
Pierre Saint-Arnaud, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Exaspéré par la lenteur de Québec, le maire de Rigaud, Hans Gruenwald, a décidé de court-circuiter le système et de passer directement à l’action pour venir en aide à ses citoyens sinistrés par les inondations du printemps dernier.

«Nous avons plus de 250 dossiers ouverts et nous avons 15 dossiers en traitement. C’est inacceptable rendu à ce stade-ci», a pesté le maire Gruenwald en conférence de presse, mercredi.

M. Gruenwald s’est montré inquiet alors que l’été tire à sa fin et il n’a pas caché sa frustration devant son incapacité à obtenir des informations du gouvernement du Québec.

«L’hiver, à toutes fins pratiques, c’est demain et nous avons encore énormément de gens qui n’ont pas réintégré leur résidence», a-t-il fait valoir.

«Nous sommes le gouvernement de proximité et mon propre ministère de la Sécurité publique ne donne pas l’information dont j’ai besoin pour aller de l’avant et aider ces gens-là.»

Le maire Gruenwald a donc décidé de lancer l’appel suivant, non pas au gouvernement, mais bien à ses citoyens dans le besoin.

«On fait un appel à tous les sinistrés de se rapporter à la ville pour nous dire où ils sont, ils sont combien, quels sont leurs besoins», a-t-il précisé.

Hans Gruenwald dit avoir prévu un terrain pour y installer temporairement des maisons mobiles afin d’héberger des gens à l’approche de la saison froide en attendant qu’ils puissent réintégrer leur domicile.

Il ajoute que, malgré l’ajout de ressources humaines additionnelles, les employés municipaux n’arrivent tout simplement plus à répondre à la demande.

«Il y a beaucoup de ces gens qui sont au bout de leur rouleau; ils sont stressés, émotifs», a-t-il plaidé, ajoutant que «comme maire, je ne sais plus quoi dire aux citoyens parce que je n’ai pas d’information.»

Le maire a par ailleurs balayé du revers de la main les efforts de soutien psychologique déployés par le gouvernement.

«Je suis ‘tanné’ de me faire dire: on va améliorer le « support » psychosocial. Hey, un instant! On a besoin de solutions pour régler des problèmes et non mettre un « band-aid » dessus.»

Québec réplique

À Québec, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a dit avoir été en conférence téléphonique avec le maire Gruenwald le jour même.

M. Coiteux a donné l’assurance que son ministère faisait l’impossible, alors qu’il devait composer avec plus de 3500 demeures à inspecter dans 228 municipalités.

«On a fait en quelques semaines à peine un travail monumental», a-t-il dit en mêlée de presse, faisant valoir que des ressources additionnelles avaient été embauchées et des bureaux ouverts dans toutes les municipalités les plus touchées, incluant Rigaud.

Le ministre s’est toutefois interrogé sur l’empressement des sinistrés eux-mêmes à s’occuper de leur dossier.

«Les citoyens qui ont leur rapport d’inspection, qui savent quels travaux doivent être effectués, doivent aller à la municipalité pour demander un permis de construction», a-t-il rappelé.

«Le maire de Rigaud se demandait pourquoi tous ces gens-là n’étaient pas venus faire leur demande de permis. J’enjoins tous les citoyens à aller voir leur municipalité pour faire leur demande de permis», a ajouté M. Coiteux.

Interrogé à savoir s’il estimait que les retards étaient imputables aux sinistrés, le ministre a toutefois fait marche arrière.

«Je ne suis pas en train de vous dire que notre façon de faire les choses ne peut pas être améliorée. Elle doit l’être. C’est pour ça qu’on a l’intention de tenir un « post-mortem »», a-t-il conclu.

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