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À la recherche des «guérisseurs» d'homosexualité

FILE - In this Sunday, June 28, 2015 file photo, participants of a Pride Week event in Istanbul, chant slogans after police used a water canon to disperse them. For several years, Pride Week in Istanbul attracted tens of thousands of participants, making it one of largest gatherings celebrating gay, lesbian and transgender rights and diversity in the Muslim world. That changed suddenly in 2015, when authorities, citing security concerns, banned gay and trans-gender pride events chasing away shocked participants trying to converge on central Taksim Square with tear gas and water cannons. (AP Photo/Emrah Gurel, File) Photo: The Associated Press
Pierre Saint-Arnaud, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

Un organisme de défense des droits des homosexuels entend débusquer ceux qui prétendent «guérir» l’homosexualité.

L’Alliance Arc-en-ciel à Québec a annoncé jeudi le lancement d’un chantier sur ce que certains groupes surnomment les «thérapies réparatrices» ou «de conversion» qui visent les personnes homosexuelles.

«L’objectif est d’explorer ce qui se fait et de savoir ce que les gens ont vécu parce que c’est souvent un traumatisme d’avoir vécu une thérapie de conversion», a expliqué le directeur général de l’Alliance, Louis-Filip Tremblay, en entrevue avec La Presse canadienne.

L’organisme note également que les pratiques des milieux conservateurs religieux et des sectes ouvertement homophobes face à leurs membres sont très peu documentées.

Dans son mémoire présenté l’an dernier lors des consultations du gouvernement du Québec relativement à son plan de lutte contre l’homophobie et la transphobie, l’Alliance soulignait que la pratique existe au Québec, tout en déplorant le manque de connaissances concrètes sur le sujet.

Ainsi, on y rapportait qu’un psychologue oeuvrant dans une école secondaire avait été associé à une clinique «qui allègue offrir un traitement de l’homosexualité basé sur des valeurs chrétiennes».

Selon l’Alliance Arc-en-ciel, certains organismes proposent aux personnes LGBT+ de les «libérer», selon leur expression, de leur identité sexuelle.

«Ce sont des gens qui amènent les personnes à remettre en question ce qu’elles sont vraiment plutôt que de les aider à vivre ce qu’elles sont vraiment», explique M. Tremblay.

«Les personnes qui les consultent sont habituellement en détresse; elles ne sont pas à l’aise avec ce qu’elles sont et plutôt que de les aider à s’accepter, (ces gens) vont essayer de leur faire changer leur façon d’être», ajoute-t-il.

Dans son mémoire, l’organisme s’inquiétait également de la découverte, par le chercheur britannique John Daniel en 2009, qu’un thérapeute britannique sur six avait tenté, par manque de connaissance, d’altérer les sentiments de ses patients vis-à-vis leurs désirs envers une personne du même sexe.

«J’espère que ce n’est pas le cas ici et qu’on ne trouvera pas trop de squelettes dans le placard de ce côté», a confié Louis-Filip Tremblay tout en rappelant qu’il y a plusieurs années, l’homosexualité était classée comme une maladie mentale dans le fameux DSM (Diagnostic and Statistical Manual of mental Disorders/Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux).

«Je n’ai pas de difficulté à croire qu’il y a peut-être certaines personnes qui en sont restées à l’ancienne définition du DSM», précise-t-il d’ailleurs à cet effet.

L’Alliance fait valoir que l’Ontario s’est dotée d’une loi en 2015 pour interdire la pratique des thérapies pseudo-scientifiques qui prétendent «guérir» l’homosexualité auprès de personnes mineures et que le Manitoba et l’Alberta s’apprêtent à en faire autant.

Son objectif à terme est d’obtenir une législation similaire au Québec et de sensibiliser les professionnels de la santé mentale au passage.

«On pourrait aussi approcher l’Ordre des psychothérapeutes pour qu’il y ait quelque chose dans leurs règles à ce propos», note M. Tremblay.

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