Soutenez

Plainte contre Bombardier: Trudeau fustige Boeing

A Bombardier plant is shown in Montreal, Thursday, October 29, 2015. Bombardier's senior executives saw their compensation rise by nearly 50 per cent last year at a time when it laid off thousands of workers, sought government aid and saw the first CSeries passenger jet take flight.THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: Graham Hughes/La Presse canadienne
Lee Berthiaume, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau a porté la bataille du gouvernement fédéral contre Boeing à l’attention du gouverneur du Missouri, l’État où le géant américain de l’aéronautique fabrique ses avions de combat Super Hornet.

Lors d’un échange téléphonique apparemment très franc avec le gouverneur Eric Greitens, M. Trudeau a dit avoir souligné le nombre d’emplois au Missouri qui dépendent de ces avions à réaction. Le premier ministre a aussi fait valoir que le Canada est le principal partenaire commercial de l’État du Missouri.

M. Trudeau n’a pas écarté l’achat d’appareils Super Hornet par le Canada, mais a fustigé Boeing pour sa plainte contre son rival québécois Bombardier, qui accuse l’entreprise établie à Montréal de recevoir des milliards de dollars du gouvernement fédéral et du gouvernement du Québec.

Un résumé bref et laconique de l’appel a été fourni par le bureau du premier ministre, mardi. Le bureau du gouverneur Greitens n’a pas donné suite à une demande de commentaires de La Presse canadienne.

En soulignant les relations commerciales entre le Canada et le Missouri et le nombre d’emplois liés aux Super Hornet, les libéraux espèrent manifestement que M. Greitens fera pression sur Boeing pour qu’il revienne sur sa décision.

L’usine de Boeing à St.Louis, au Missouri, qui est axée sur les secteurs de la défense et de l’espace, emploie quelque 15 000 personnes, dont environ 5000 qui travaillent sur les Super Hornet. L’usine principale d’assemblage des avions de ligne de Boeing est située à Everett, dans l’État de Washington.

Le gouvernement libéral avait annoncé en novembre son intention d’acheter 18 Super Hornet «par intérim» pour combler le manque d’avions de chasse en attendant de mener un appel d’offres en 2019 afin de remplacer toute la flotte de CF-18.

À l’époque, il expliquait que les Super Hornet étaient les seuls appareils à satisfaire ses besoins immédiats.

Mais c’était avant que Boeing ne formule une plainte commerciale contre Bombardier, alléguant que l’entreprise québécoise vend ses appareils de la CSeries à des prix «dérisoires» en raison de subventions du gouvernement fédéral. Les autorités américaines enquêtent sur la plainte et devraient présenter leurs résultats préliminaires le 25 septembre, ce qui pourrait mener à des amendes ou des tarifs douaniers contre Bombardier.

Le gouvernement libéral avait fait un lien entre le litige commercial et son plan d’acheter des Super Hornet et avait menacé d’annuler la transaction si Boeing ne reculait pas.

Boeing a dit récemment à La Presse canadienne n’avoir aucunement l’intention de renoncer à sa plainte commerciale contre Bombardier — un conflit transfrontalier majeur qui pourrait avoir, selon le géant américain des transports, des ramifications à long terme pour l’avenir du secteur aéronautique en entier.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.