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Cannabis: le PQ veut fixer la barre à 18 ans

Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le Parti québécois (PQ) favorise un encadrement serré de la vente et de la consommation de cannabis, tout en adoptant une position globalement moins rigide que celle de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Le PQ recommande par exemple de fixer l’âge légal minimum pour consommer ou acheter du cannabis à 18 ans, alors que le CAQ veut l’interdire jusqu’à 21 ans.

La lutte au crime organisé, bien présent dans le commerce de la drogue, milite en faveur d’une limite fixée à 18 ans, selon le chef péquiste Jean-François Lisée.

«On veut que ça marche. Dire que c’est à 21 ans, comme la CAQ, c’est un beau slogan, mais ça veut dire que les gens de 18, 19, 20 ans, vont aller s’approvisionner chez les Hells. Moi, je ne veux pas qu’ils aillent chez les Hells», a-t-il plaidé, en point de presse mardi, en rendant publique la position de son parti sur la question.

Mais comme la CAQ, le PQ insiste pour que l’encadrement de ce produit controversé soit confié au réseau public. À travers une filiale de la Société des alcools (SAQ), l’État devrait coordonner l’ensemble du processus, soit la production, la distribution et la vente de la marijuana.

Le gouvernement Couillard doit afficher ses couleurs cet automne, avec le dépôt d’un projet de loi-cadre, et dire de quelle façon il procédera en vue d’encadrer la légalisation du cannabis, une initiative de gouvernement fédéral qui entrera en vigueur en juillet 2018.

Le PQ demande notamment au gouvernement Couillard d’exiger du gouvernement fédéral qu’il rembourse au Québec l’équivalent de la TPS qui sera perçue grâce à la vente du cannabis sur son territoire.

Ces sommes d’argent en provenance d’Ottawa devraient être investies en totalité dans la prévention et l’information aux usagers des dangers de cette substance pour la santé, physique et mentale.

Ainsi, grâce à ces sommes, le gouvernement devrait être en mesure de financer des campagnes de santé publique visant notamment à prôner un usage modéré du produit, a insisté M. Lisée.

Tous les profits de la vente de marijuana devraient donc servir à des campagnes d’information et de sensibilisation, particulièrement destinées aux jeunes, sur les méfaits de la drogue, voire au financement de cures de désintoxication.

De plus, la production individuelle à la maison devrait, selon le PQ, être limitée à deux plants de «pot».

Toujours dans un souci de santé publique, les personnes embauchées dans les points de vente du cannabis devraient au préalable recevoir une formation et seraient appelées à jouer un rôle de conseiller à la clientèle et non de simple vendeur.

Chaque sachet de cannabis vendu au Québec devrait être produit au Québec, idéalement en milieu rural, et indiquer clairement quels sont les risques pour la santé associés à la consommation de ce produit, selon le voeu du PQ.

Voici les points saillants de la position du PQ sur le cannabis:

– Âge légal minimal: 18 ans

– Distribution et vente: Contrôle public à travers une filiale de la SAQ pour la vente au détail et en ligne. Nombre de points de vente limité.

– Nombre maximal de plants permis à domicile: 2

– Immeubles à logements: Les propriétaires pourraient interdire à leurs locataires de produire et consommer du cannabis.

– Production: Le cannabis vendu au Québec devrait être produit exclusivement au Québec, idéalement en milieu rural.

– Consommation: Interdiction dans les lieux publics; Autorisation uniquement dans les lieux où la consommation d’alcool et de tabac est déjà permise.

– Conduite sous l’effet du cannabis: Tolérance zéro. Le PQ ne précise pas les pénalités prévues.

– Prix de vente: Le coût d’un sachet serait fixé par Loto-Québec.

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