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Randy Tshilumba a fait des recherches sur internet

Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — «Comment nettoyer une tache de sang», «comment se débarrasser d’une arme» et «sac à vidange-meurtre parfait»: ce ne sont que quelques-unes des nombreuses recherches sur internet effectuées par l’homme accusé d’avoir tué une jeune employée dans un supermarché Maxi de Montréal.

Randy Tshilumba, âgé de 21 ans, a été accusé du meurtre prémédité de Clémence Beaulieu-Patry. La jeune femme avait été attaquée vers 20h30 dans le supermarché où elle travaillait le 10 avril 2016. L’accusé avait été arrêté deux jours plus tard, en soirée.

Il avait déjà plaidé non coupable et mardi après-midi, son avocat Philippe Larochelle a indiqué à la juge Hélène Di Salvo, de la Cour supérieure, qu’il allait présenter une défense à cette accusation de meurtre.

Mardi, au procès, Francesco Massa a témoigné pour la Couronne. L’homme est enquêteur aux crimes technologiques pour le Service de police de la ville de Montréal (SPVM).

Il a expliqué comment il a extrait les recherches sur internet effectuées par l’accusé sur son téléphone cellulaire, qui a été saisi par la police le 12 avril à son domicile. Randy Tshilumba reconnaît que ce téléphone cellulaire lui appartient. En cour, M. Massa a détaillé plus d’une centaine de recherches, dont celles faites entre le 9 et le 12 avril.

Ses analyses permettent de voir que l’accusé a fait des recherches au lendemain du meurtre, semblant chercher si des articles en faisaient état, se servant de mots-clés tels que «meurtre», «meurtre supermarché» et «meurtre Montréal 2016».

Il a aussi recherché son propre nom «Randy Tshilumba» et celui de la victime, Clémence Beaulieu-Patry.

Au lendemain de l’assassinat de la jeune femme, plusieurs recherches faites sur internet portent aussi sur «arme de meurtre vidanges», «jour où passent les vidangeurs», «comment se débarrasser de la preuve», «comment brûler des vêtements» et «est-ce que le javellisant peut enlever de la preuve».

La veille du meurtre, il avait cherché «Maxi Papineau Crémazie», soit le supermarché où la victime a été attaquée.

De nombreuses autres recherches portent sur la personnalité limite, l’oestrogène et la testotérone dont «meurtre testotérone» et une recherche menant à un article intitulé «la testotérone et le comportement agressif chez l’homme».

Après l’attaque au couteau au Maxi, alors qu’il était caché pendant des heures dans les toilettes d’un Tim Hortons, il a fait une recherche sur les heures d’ouverture de ce café de la populaire chaîne.

Certaines de ses recherches avaient été écrites dans les moteurs de recherche en français et d’autres en anglais.

L’accusé, vêtu d’une chemise bleu pâle boutonnée jusqu’au cou, a écouté la preuve mardi d’un air sombre.

M. Massa a aussi photographié des échanges de messages textes entre l’accusé et d’autres personnes sur une application pour téléphone cellulaire appelée Nextplus.

Dans ces divers échanges, il demande à deux personnes différentes de venir le rejoindre le soir du meurtre et qu’il ne pouvait expliquer par message texte pourquoi il demandait cette faveur.

«C’est urgent» et «J’ai vraiment peur», a-t-il notamment écrit à l’un à 21h25, moins d’une heure après l’attaque au Maxi. «Ça se peut qu’on se revoit plus», a-t-il poursuivi.

Le lendemain, il a essayé de minimiser la situation en écrivant à l’un que tout était correct et qu’il avait bu ou, à un autre, qu’il «ne pensait pas à des bons trucs».

Dans un autre échange — les 11 et 12 avril — il demande à une personne s’il peut venir chercher des objets et mettre le tout dans un casier du McDo avec un cadenas.

La Couronne a déclaré sa preuve close mardi après-midi.

La défense de l’accusé sera présentée à partir de jeudi matin avec une déclaration d’ouverture, a annoncé son avocat Philippe Larochelle.

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