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L'APN réclame la démission de la sénatrice Beyak

Photo: Archives Métro
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — La pression s’est accentuée sur le leadership conservateur, mercredi, alors que l’Assemblée des Premières Nations (APN) a ajouté sa voix au concert de critiques qui s’abattent sur la sénatrice Lynn Beyak en réclamant sa démission de la chambre haute.

«En cette ère de réconciliation, le genre d’idées dépassées et erronées qu’a exprimées la sénatrice Lynn Beyak n’a pas sa place», a déclaré par communiqué le chef national de l’APN, Perry Bellegarde.«Ses commentaires sont blessants et disgracieux, a-t-il ajouté. Elle devrait démissionner et, si elle ne démissionne pas, elle devrait être expulsée du caucus par le chef conservateur afin de démontrer l’engagement de son parti à l’égard de la vérité et de la réconciliation.»

La sortie de l’APN survient après que des ministres du gouvernement de Justin Trudeau eurent publiquement mis au défi le chef conservateur de chasser la sénatrice controversée du caucus de sa formation.

La première à l’avoir réclamé a été la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett.

«Si le leadership conservateur veut démontrer son engagement envers la réconciliation, il devrait exclure la sénatrice du caucus», a-t-elle lancé mardi en Chambre en réponse à une question en provenance des banquettes libérales (une question «plantée»).

Au bureau du chef Scheer, on a réitéré mercredi qu’on n’avait pas l’intention de poser un tel geste, tout en condamnant les propos tenus par la sénatrice, et un porte-parole conservateur a confirmé en matinée que Lynn Beyak faisait toujours partie du caucus.

Ce refus du leader de l’opposition officielle d’imposer une sanction significative à une personne qui siège au sein du caucus a profondément déçu la titulaire du nouveau ministère des Services aux Autochtones, Jane Philpott.

«Son inaction m’amène à me poser des questions sur son engagement envers les Autochtones et sur le processus de réconciliation», a-t-elle laissé tomber à sa sortie de la réunion du caucus libéral, mercredi midi.

Au moment de publier ces lignes, mercredi soir, le bureau de la sénatrice Beyak n’avait pas répondu aux courriels et aux appels de La Presse canadienne, et la boîte vocale du bureau était pleine.

Les membres du caucus partagés

Dans les couloirs du parlement, au courant de la journée de mercredi, certains élus et sénateurs s’enfuyaient à la vue des micros des journalistes, tandis que d’autres serraient toujours les rangs derrière leur collègue.

«Elle a émis une opinion qui ne va pas dans la philosophie du parti, mais elle n’a pas commis de crime», a offert le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu avant son entrée à la réunion du caucus du Parti conservateur.

«Je ne pense pas que c’est un motif pour mettre les gens à la porte», a-t-il poursuivi, se disant personnellement «à l’aise avec tous les gens qui ont une opinion».

Le droit à la libre expression de la sénatrice Beyak, qui n’a pas été aperçue dans les couloirs du parlement, mercredi, a également été invoqué par le député Maxime Bernier.

«Elle s’est exprimée sur un sujet qui lui tient à coeur. Ce n’est pas la position du parti, mais elle a amené quelque chose de nouveau au débat», a exposé le Beauceron.

Ce que la sénatrice conservatrice de l’Ontario a amené de nouveau au débat sur la question autochtone lui a valu de se retrouver sous le feu des critiques pour la deuxième fois en l’espace de quelques mois seulement.

Après avoir dit au printemps dernier dans un discours au Sénat qu’il y avait «de bonnes intentions» derrière les pensionnats autochtones, elle a récidivé en suggérant dans un texte publié le 1er septembre sur son site web que les Autochtones n’étaient pas citoyens canadiens.

«Personne ne s’en va, alors cessons la culpabilisation et les blâmes, et trouvons une façon de cohabiter et de partager. Échangez votre certificat de statut (indien) contre la citoyenneté canadienne (…) et allons de l’avant comme les leaders le font déjà à Ottawa», a-t-elle écrit.

Cette nouvelle sortie a été vigoureusement critiquée par les maires des villes d’Edmonton, Don Iveson, et de Winnipeg, Brian Bowman. La semaine dernière, les deux ont affirmé que la sénatrice devrait renoncer à son siège au Sénat.

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