Soutenez

Couillard est «plus que préoccupé» par la situation en Catalogne

People shout slogans during a protest in Barcelona, Spain, Thursday, Sept. 21, 2017. Some thousands have gathered at the gates of Catalonia's judiciary body in Barcelona to demand the release of a dozen officials arrested in connection with a vote on independence that Spanish central authorities are challenging as illegal. (AP Photo/Manu Fernandez) Photo: The Associated Press
Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le premier ministre Philippe Couillard est «plus que préoccupé» par la situation en Catalogne et offre l’aide du Québec.

Il a lu une déclaration en Chambre jeudi dans laquelle il a rappelé que la Catalogne est l’amie du Québec. Devant l’insistance de l’opposition, il est cependant allé plus loin que sa ministre Christine St-Pierre la veille, qui avait regretté du bout des lèvres les événements qui frappent cette région espagnole.

Rappelons que la situation se détériore depuis que le gouvernement central espagnol a décidé de réprimer par la force le mouvement indépendantiste catalan, afin de bloquer la tenue d’un référendum sur l’indépendance le 1er octobre.

En réponse à une question du chef péquiste Jean-François Lisée, M. Couillard a lu un texte rappelant les «liens d’amitié profonds qui unissent le Québec et la Catalogne», mais aussi «notre amitié avec l’Espagne, qui n’est plus l’Espagne franquiste, qui est un grand pays d’Europe démocratique, ami du Canada et du Québec».

L’aide du Québec

Le premier ministre a énoncé qu’il était préoccupé par les événements récents, notamment l’arrestation d’élus municipaux, en appelant l’Espagne et la Catalogne à reprendre le dialogue politique et démocratique, «seule manière de résoudre les tensions qui les éloignent».

Il a même offert aux deux parties l’aide du Québec, de partager son expérience, cette «conciliation délicate» d’un sentiment national fort et de l’appartenance à un plus grand ensemble «qui accepte et comprend l’expression de ce sentiment».

Questionné par Québec solidaire, M. Couillard a plus tard renchéri. «Nous sommes plus que préoccupés (…) par les incidents teintés de violence, les arrestations d’élus municipaux. Il n’y a personne qui banalise la situation.»

Le leader du gouvernement en Chambre, Jean-Marc Fournier, a pour sa part ajouté que «nous sommes préoccupés parce que nous réprouvons le chemin des arrestations et de la judiciarisation».

Droit à l’autodétermination

L’opposition officielle réclamait du gouvernement qu’il aille bien plus loin par solidarité avec ce partenaire du Québec. Jean-François Lisée exige du premier ministre qu’il demande à l’Espagne de respecter le droit à l’autodétermination des peuples.

«Il ne s’agit pas d’être préoccupé, il s’agit de condamner une tentative d’un État démocratique d’empêcher la démocratie», a lancé le chef péquiste.

Le débat a bien sûr dérivé vers la question nationale au Québec. M. Couillard a mis en garde son adversaire contre l’extension de la notion de droit à l’autodétermination des peuples.

«Que se produirait-il donc (…) dans le cadre de la séparation du Québec de la fédération canadienne, si l’ensemble des Premières Nations, au moins la moitié du Québec, décidaient d’exercer leur autodétermination et ne pas suivre le Québec séparé?»

M. Lisée a rétorqué que «le premier ministre s’enfonce», en remettant ainsi en question le droit du peuple québécois à décider de son avenir, mais aussi l’intégrité territoriale du Québec.

«Il vient de faire reculer la position traditionnelle de son propre parti sur l’intégrité territoriale du Québec en cas d’indépendance. Je n’en reviens pas.»

Le député Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire, a quant à lui proposé au premier ministre de signer une lettre avec tous les partis en Chambre adressée au gouvernement espagnol pour lui signifier leur préoccupation, une offre à laquelle M. Couillard n’a pas donné suite.

Le Québec et la Catalogne entretiennent des relations bilatérales. Les deux gouvernements ont signé une entente de coopération en 1996 qui s’étend à plusieurs domaines, dont la culture et l’éducation. Le Québec a un bureau à Barcelone, en quelque sorte une ambassade.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.