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Infrastructures: Québec demande de la flexibilité

Photo: Archives Métro
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le gouvernement du Québec devrait pouvoir utiliser une part des milliards de dollars en fonds fédéraux dédiés aux infrastructures pour financer la construction de routes, d’écoles et d’hôpitaux. C’est le message qu’ont transmis jeudi les ministres Carlos Leitao et Pierre Moreau au ministre fédéral des Infrastructures, Amarjeet Sohi.

Ils participaient à la rencontre annuelle des ministres responsables des infrastructures à Ottawa, qui vise à négocier la ventilation de l’enveloppe fédérale de 33 milliards $ sur 11 ans et déterminer les ajustements qui doivent être apportés pour la phase 2.

La part du Québec s’élève à 7,5 milliards $ durant cette période. «L’idée n’est pas de détourner cet argent-là sur autre chose que les infrastructures, mais d’essayer d’en tirer le maximum de retombées là où les besoins réels se trouvent», a expliqué le président du Conseil du Trésor, Pierre Moreau.

Selon le Conseil du Trésor de la province, 60 pour cent des projets inscrits au Plan québécois des infrastructures (PQI) ne sont pas admissibles en vertu des critères fédéraux. Le PQI détermine les projets qui seront réalisés au cours des dix prochaines années.

Ainsi, les projets de construction de routes comme l’élargissement de l’autoroute 50 en Outaouais, de construction d’établissements de santé comme le nouvel hôpital Enfant-Jésus à Québec et de construction d’écoles ne sont pas admissibles.

Le plan fédéral s’articule autour de quatre priorités: le transport en commun; les infrastructures vertes; les infrastructures sociales; ainsi que les communautés rurales et nordiques. Québec voudrait qu’il y ait plus de souplesse pour pouvoir transférer l’argent d’une catégorie à l’autre.

«Tout le monde n’est pas à la même place, a constaté le ministre des Finances, Carlos Leitao. Entre les différentes provinces, la réalité du Québec et de l’Ontario est bien différente de celle de la Saskatchewan ou du Yukon.

«Et même à l’intérieur du Québec, tout le monde n’est pas à la même place, a-t-il ajouté. La réalité de Montréal ou de Gatineau n’est pas la même qu’à Val-d’Or ou en Beauce, donc il faut que les programmes — les nôtres aussi — soient assez flexibles pour adresser ces questions-là.»

La demande du Québec fait écho à celle des autres provinces canadiennes et des territoires qui veulent pouvoir transférer des fonds entre les divers programmes en cas de besoins plus importants dans un secteur, comme le transport en commun, et de surplus dans d’autres, comme les centres culturels.

Bien qu’il se soit dit ouvert à discuter de cette question avec ses homologues, le ministre fédéral des Infrastructures, Amarjeet Sohi, n’entend pas permettre l’usage des fonds de la phase 2 de son plan pour les infrastructures pour financer la construction d’écoles, d’hôpitaux ou de routes.

«Nous allons financer les transports en commun, les installations de traitement de l’eau et des égouts, des infrastructures pour prévenir les inondations, des infrastructures récréatives et culturelles et enfin celles des communautés rurales et du Nord», a rappelé le ministre Sohi.

«Si nous soutenons les provinces dans ces catégories, ça libérera des fonds dans leur budget pour d’autres projets qui relèvent de leurs compétences comme la construction d’écoles et d’hôpitaux.»

Il a précisé que l’argent de la phase 2 pourra, entre autres, servir à financer le Réseau électrique métropolitain et la ligne bleue du métro de Montréal.

Les modalités de l’entente bilatérale entre Ottawa et Québec pour les fonds de la phase 2 du plan fédéral pour les infrastructures seront négociées cet automne.

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Exemples de projets québécois inadmissibles

– reconstruction du pont de l’Île-aux-Tourtes à Montréal

– élargissement de l’autoroute 50 en Outaouais

– construction du nouvel hôpital Enfant-Jésus à Québec

– construction d’un nouvel hôpital à Vaudreuil

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