Pyongyang: Trudeau garde le cap sur la diplomatie
NEW YORK — Justin Trudeau a évité de se laisser entraîner dans l’échange d’insultes entre les dirigeants américain et nord-coréen, choisissant plutôt de souligner que la diplomatie pourrait triompher dans cette impasse nucléaire.
Le premier ministre canadien a dit s’être entretenu plus tôt cette semaine avec le président sud-coréen à propos de possibles solutions à l’escalade de tensions en cours. Il a évoqué une éventuelle collaboration de la Chine, qui semble justement sur le point d’assumer un rôle de premier plan dans les efforts pour désamorcer la crise.
M. Trudeau a toutefois refusé de se prononcer sur les menaces proférées de part et d’autre. Kim Jong-un a qualifié Donald Trump de «dérangé» jeudi et s’est engagé à lui faire «payer chèrement» son discours devant les Nations unies où il avait menacé de «totalement détruire» la Corée du Nord.
«Comme toujours, je porterai une attention particulière à ce que nos voisins et amis américains ont à dire, a soutenu M. Trudeau. Mais ce n’est pas mon travail de donner mon opinion.»
Il a maintenu que le Canada concentre ses efforts sur des solutions diplomatiques tout en préservant de bonnes relations avec les États-Unis, tout particulièrement en pleine renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain.
Donald Trump a fait monter la pression sur Pyongyang, jeudi, par le biais de nouvelles sanctions économiques.
Le président américain a aussi annoncé que la Chine lui emboîterait le pas. M. Trudeau a confirmé plus tard dans la journée que Pékin ordonnera à ses banques de cesser de faire affaire avec la Corée du Nord.
Interrogé quant à la réelle gravité de la situation, Justin Trudeau a été sans équivoque.
«Le régime nord-coréen représente une menace non seulement pour la sécurité régionale, mais pour la paix dans le monde, a-t-il lancé. Le comportement et les déclarations téméraires ainsi que la mise au point d’armes nucléaires par la Corée du Nord représentent quelque chose dont tous les pays devraient être saisis et préoccupés.»