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Québec prolonge d'un an le projet pilote avec Uber

MADRID, SPAIN - OCTOBER 14: In this photo illustration the new smart phone taxi app 'Uber' shows how to select a pick up location next to a taxi lane on October 14, 2014 in Madrid, Spain. 'Uber' application started to operate in Madrid last September despite Taxi drivers claim it is an illegal activity and its drivers currently operate without a license. 'Uber' is an American based company which is quickly expanding to some of the main cities from around the world. (Photo by Pablo Blazquez Dominguez/Getty Images) Photo: Getty Images

QUÉBEC — Le ministre des Transports, Laurent Lessard, a annoncé vendredi qu’il prolongeait d’une autre année le projet pilote avec le service Uber, qui devait prendre fin à la mi-octobre.

Cette annonce a été faite alors que le ministre Lessard dévoilait son plan pour la deuxième phase du processus de modernisation de l’industrie du taxi.

M. Lessard a indiqué vouloir assurer un encadrement plus serré et équitable envers les autres acteurs de l’industrie, en augmentant les heures de formation pour les nouveaux partenaires-chauffeurs, en resserrant le processus de vérification de leurs antécédents judiciaires, en rendant obligatoire une inspection mécanique tous les 12 mois et en interdisant l’utilisation d’un lanternon sur la voiture.

Le porte-parole d’Uber, Jean-Christophe de le Rue, a qualifié la nouvelle réglementation de «rétrograde» dans un courriel transmis à La Presse canadienne, affirmant qu’elle «favorise les anciennes politiques plutôt que d’intégrer les avantages des nouvelles technologies».

«Nous sommes extrêmement déçus de ces changements additionnels qui mettent en péril notre capacité de continuer à opérer au Québec. Nos équipes étudieront les changements demandés, mais nous pouvons déjà affirmer qu’à première vue nos opérations au Québec sont fortement menacées», a-t-il écrit.

En conférence de presse, Laurent Lessard a dit s’attendre à une telle réaction d’Uber.

«Certainement qu’aujourd’hui, (Uber) voit toute mesure de contrainte additionnelle comme un frein pour entrer dans l’industrie. (…) Alors que nous, on pense que ce sont des conditions de base pour s’assurer qu’on a quand même une sécurité. (…) Pour eux, aujourd’hui, ils voient ça comme une mauvaise nouvelle», a avancé le ministre.

En fin d’après-midi, les Jeunes libéraux se sont rangés du côté d’Uber, critiquant les nouvelles restrictions imposées par le ministre Lessard.

«Pour les Jeunes libéraux cette annonce demande à un modèle innovant d’entrer dans un carcan administratif lourd et complexe», déplorent-ils par communiqué, demandant au ministre de «retourner à la planche à dessin».

Ce n’est pas la première fois que les Jeunes libéraux s’opposent au parti en ce qui a trait à l’encadrement d’Uber. L’an dernier, ils avaient contesté le projet de loi concernant l’entreprise en accusant le gouvernement de se fermer à l’innovation.

Soutien à l’industrie

Par ailleurs, Laurent Lessard prévoit également former un groupe de travail composé de représentants du ministère des Transports, du ministère des Finances et de l’industrie du taxi afin d’établir les besoins et le soutien financier nécessaire à la modernisation de l’industrie.

«On se donne pas plus tard que six mois, donc d’ici le printemps, pour identifier les solutions qui vont satisfaire les taxis qui étaient déjà existants au moment de l’entrée en vigueur du projet», a-t-il promis.

M. Lessard a admis que la valeur des permis de taxi avait chuté de 38 pour cent depuis l’entrée en vigueur du projet pilote, ce qui a fait réagir fortement le RTAM-Métallos, le plus important regroupement de chauffeurs et propriétaires de taxis et de limousines du Québec.

Le regroupement calcule que cette donnée se traduit par des pertes de 332 millions $ pour les chauffeurs.

«Par cet aveu public, Québec confirme que les effets de ses décisions ne sont pas équitables ni pour la valeur des permis des taxis ni en ce qui a trait au nombre illimité de voitures auquel Uber continue d’avoir droit sans que Québec ne pose de conditions. Le gouvernement du Québec semble avoir mal mesuré l’impact de ses décisions qui dépossèdent littéralement les (chauffeurs)», a poursuivi Wilson Jean-Paul, porte-parole du RTAM-Métallos.

Le gouvernement Couillard avait conclu une entente pour un projet pilote avec Uber en septembre 2016, après trois mois de négociations, malgré l’opposition et la colère de l’industrie du taxi. Uber a ainsi dû se procurer un permis d’intermédiaire de taxi, mais ses chauffeurs n’ont pas eu à obtenir un coûteux permis de taxi. Une redevance sur les courses des chauffeurs d’Uber a également été instaurée.

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