Soutenez

Les libéraux défendront la gestion de l'offre

Joanna Smith, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le Canada est prêt à moderniser l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), mais la gestion de l’offre sera protégée, a indiqué lundi le ministre de l’Agriculture, Lawrence MacAulay.

«Nous sommes bien prêts à défendre un système qui fonctionne si bien pour ce pays, pour les consommateurs et qui est un modèle pour le monde», a affirmé le ministre MacAulay à sa sortie d’une rencontre avec des agriculteurs canadiens.

Le ministre a rencontré des représentants de l’industrie agricole — incluant des producteurs de vin, de produits laitiers, de porc et de boeuf — au cours de la troisième ronde des négociations avec les États-Unis et le Mexique. Les discussions visent à remplacer l’accord commercial entre les trois pays conclu il y a 23 ans.

Selon M. MacAulay, la défense du système de gestion de l’offre, qui protège les produits laitiers, les oeufs et la volaille canadiens, ne signifie pas pour autant qu’aucun changement ne doit être apporté à l’accord commercial.

«Les États-Unis comprennent que nous sommes leurs amis, mais il y a des choses à préciser. Espérons que celles-ci se préciseront de façon très positive, et qu’elles rendront cet accord encore meilleur qu’il ne l’est déjà.»

Le ministre note que même si le gouvernement canadien est bien conscient que les États-Unis représentent le plus grand marché du pays, il faut comprendre que le Canada est aussi un marché important pour plusieurs États américains.

Ses propos n’ont pas rassuré la chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, qui demande au gouvernement de protéger la gestion de l’offre dans son intégralité. Elle juge que l’accord conclu entre le Canada et l’Union européenne ainsi que les négociations du Partenariat transpacifique ont déjà ouvert une brèche.

«Le mot qui est important, c’est intégralement parce que lorsqu’ils disent « bien on a ouvert, mais c’est juste pour les fromages, ah bien on a ouvert, mais c’est juste un 4 pour cent » et bien ça, ça fait mal. Ça fait mal aux agriculteurs du Québec, ça fait mal à nos producteurs, ce sont des emplois qui sont directement touchés», a-t-elle noté.

Produits laitiers américains

Certains des dossiers les plus épineux des négociations de l’ALÉNA touchent l’industrie agricole canadienne, principalement parce que les États-Unis veulent un meilleur accès pour leurs produits laitiers.

Dimanche, le négociateur en chef du Canada a dit qu’il ne s’attendait pas, pour l’instant, à obtenir des détails de la part des États-Unis au sujet de leur désir de voir disparaître le système de gestion de l’offre pour les produits laitiers et la volaille.

Steve Verheul a aussi indiqué qu’il ne prévoyait pas obtenir des États-Unis, lors de cette ronde de négociations, des propositions détaillées au sujet de deux autres sujets chauds: le mécanisme de règlement de différends entre les États et les investisseurs, et les règles de contenu américain pour les véhicules.

Le premier ministre Justin Trudeau a affirmé que le Canada respectait la cadence des négociations.

«Mais le Canada est toujours là, il a fait ses devoirs, nous avons des propositions concrètes sur la table et nous sommes ravis d’avoir la chance d’en discuter avec nos homologues des autres pays», a-t-il déclaré lundi lors d’un événement à Toronto.

«Il est typique dans une négociation de commencer par les enjeux moins ligitieux», a indiqué pour sa part la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, lors d’un point de presse en après-midi.

Elle a signalé que le Canada avait fait quelques avancées à la table des négociations concernant les formulaires électroniques à la frontière, les déclarations d’origine simplifiées et l’harmonisation réglementaire.

«Ce ne sont pas les enjeux les plus sexy, mais ils sont importants pour les entrepreneurs canadiens», a-t-elle affirmé.

Le secteur des produits laitiers a été exclu de l’accord original de l’ALÉNA en 1994, mais le système de gestion de l’offre, qui limite la quantité de produits laitiers qui peut être importée au Canada sans l’imposition de tarifs douaniers élevés, est un point litigieux depuis longtemps.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.