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Chelsea Manning interdite d'entrée au Canada

Steven Senne / The Associated Press Photo: Steven Senne / The Associated Press

OTTAWA — Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, soutient qu’on ne lui a jamais demandé si l’ex-soldate américaine Chelsea Manning, condamnée à la prison pour avoir dévoilé des milliers de documents militaires secrets, devrait être jugée inadmissible au Canada en raison de sa condamnation.

Cependant, Ralph Goodale a laissé entendre, lundi, qu’il réfléchirait sérieusement avant de contredire la décision d’un agent des services frontaliers qui a eu pour conséquence de refouler Chelsea Manning à la douane canadienne la semaine dernière.

Le ministre insiste sur le fait qu’il n’a pas à s’ingérer dans la décision d’un agent prise de façon appropriée dans le cadre de ses fonctions.

L’ex-soldate américaine a révélé lundi, sur son compte Twitter, avoir été interdite d’entrée au Canada en raison de son dossier criminel.

Chelsea Manning a publié une lettre du ministère de l’Immigration du Canada expliquant pourquoi les agents des services frontaliers lui ont refusé l’entrée au pays.

Le document indique qu’elle s’est présentée au poste douanier de Saint-Bernard-de-Lacolle, au Québec, le vendredi 22 septembre, à titre de visiteuse temporaire.

On peut lire que Mme Manning a été refusée en vertu d’une disposition de la Loi sur l’immigration qui prévoit qu’un visiteur est inadmissible s’il a été condamné pour un crime commis à l’extérieur du Canada et qui, s’il était commis au pays, serait passible d’une peine d’emprisonnement d’au moins 10 ans.

Plus loin, on précise que le crime commis par la citoyenne américaine constitue une violation de la loi sur l’espionnage aux États-Unis. Selon le gouvernement canadien, ce crime serait équivalent à un acte de «trahison» au Canada et passible d’un maximum de 14 ans d’emprisonnement.

Condamnée à 35 ans de prison

Chelsea Manning, âgée de 29 ans, est une femme transgenre connue auparavant sous le nom de Bradley Manning au moment où elle a été condamnée, en 2013, pour la fuite de quelque 700 000 documents militaires confidentiels publiés par WikiLeaks.

Elle a été condamnée en cour martiale à 35 ans de prison, mais sa peine a été commuée après sept ans par le président Barack Obama tout juste avant qu’il ne quitte la Maison-Blanche.

Elle a indiqué sur son compte Twitter avoir l’intention de porter la décision du Canada en appel et de réclamer une audience sur son admissibilité.

Invité à commenter l’incident dans le cadre d’un événement à Toronto, lundi, le premier ministre Justin Trudeau a répondu vouloir d’abord prendre connaissance des détails du dossier avant de se prononcer.

Il n’a pas été possible de rejoindre Chelsea Manning jusqu’à maintenant, mais elle a confié à l’agence Reuters qu’elle souhaitait se rendre à Montréal et à Vancouver pendant son séjour au Canada.

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