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Le nombre de médecins croît plus que la population

Photo: Pressmaster/Shutterstock.com
Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les citoyens ont beau se plaindre des difficultés d’accès aux médecins, les dernières statistiques démontrent que le Québec compte encore plus de médecins par tranche de 100 000 habitants que la moyenne canadienne. Et leur nombre croît même plus vite que la population.

Le dernier rapport de l’Institut canadien d’information sur la santé, paru jeudi, indique en effet que le Canada comptait, au 31 décembre 2016, 84 063 médecins, soit une augmentation de 2,3 pour cent par rapport à l’année précédente.

En fait, au cours des cinq dernières années, le nombre de médecins a augmenté à un rythme beaucoup plus rapide que la population, indique l’Institut dans son rapport.

Au pays, on comptait donc 230 médecins par tranche de 100 000 habitants, alors que le Québec en avait 243.

Le Québec n’était dépassé à ce chapitre que par la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador, qui en avaient respectivement 258 et 248 par tranche de 100 000 habitants. Dans certaines provinces, il y en a même beaucoup moins qu’au Québec, soit 197 en Saskatchewan, 187 à l’Île-du-Prince-Édouard, 207 au Manitoba et au Yukon, et même 220 en Ontario. Le Nouveau-Brunswick a 229 médecins par tranche de 100 000 habitants.

«Théoriquement, on devrait avoir plus facilement accès» aux médecins, a concédé le président-directeur général du Collège des médecins du Québec, Charles Bernard, au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne.

Pourtant, les problèmes d’accessibilité demeurent et bien des citoyens s’en plaignent.

«Je pense qu’il y a un aspect d’organisation du travail. Nous, au Collège des médecins, on essaie de maximiser le travail d’équipe, pour rendre ça plus accessible. Je pense que les ententes (avec les médecins) et l’organisation du travail, qui ne relèvent pas du Collège des médecins, peuvent être un aspect qui serait aussi à améliorer — pas juste le nombre de médecins», a opiné le docteur Bernard.

Il prône aussi une revalorisation de la profession de médecin de famille, de façon à y attirer un plus grand nombre de candidats.

Féminisation

De même, la profession de médecin se féminise de plus en plus. Et là encore, le Québec dépasse la norme.

Au Canada, en 2016, 40,6 pour cent des médecins étaient des femmes.

Ce sont le Yukon, le Québec et le Nouveau-Brunswick qui affichaient la plus forte proportion de femmes médecins, soit respectivement 48,7, 48,1 et 39,4 pour cent.

Et ce sont l’Île-du-Prince-Édouard, la Saskatchewan et le Manitoba qui affichaient les plus faibles proportions, soit 30,6, puis 34,7 et 35,5 pour cent.

«Les étudiants en médecine, actuellement, sont pratiquement 80-20 féminin. Donc, ça va se répercuter dans les effectifs» d’ici 5 à 10 ans, a souligné le docteur Bernard, qui parle seulement des données pour le Québec.

Diplôme à l’étranger

Là où le Québec tire de l’arrière, c’est en matière de diplômes de médecine obtenus à l’étranger.

Ainsi, 25,9 pour cent des médecins canadiens ont obtenu leur doctorat en médecine à l’étranger, soit 29,3 pour cent pour les médecins de famille et 22,4 pour cent pour les spécialistes.

Les provinces qui affichaient les taux les plus élevés étaient la Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador et l’Alberta, soit respectivement 52,5, 36,6 et 34,2 pour cent.

Et les provinces qui affichaient les taux les moins élevés étaient l’Île-du-Prince-Édouard et le Québec, soit respectivement 16,9 et 9,7 pour cent.

Le docteur Bernard explique ce phénomène par le fait que le bassin des pays francophones dans lesquels le Québec peut puiser ses médecins est bien moins grand que le bassin des pays anglophones ou des pays où l’anglais est une langue seconde courante.

Il assure que le Collège des médecins du Québec a fait des efforts en la matière. «Depuis quelques années, on a beaucoup augmenté la facilité d’admission. On a des processus clairs. Il n’y a pas d’obstruction systématique qui se fait au Québec», plaide-t-il.

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