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Face aux réfugiés, Ai Weiwei invoque l’humanité

Nathan Denette / La Presse Canadienne Photo: Nathan Denette
Cassandra Szklarski, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — L’artiste et militant chinois Ai Weiwei estime que le Canada joue un rôle de premier plan en accueillant des réfugiés alors que d’autres pays ferment leurs frontières.

Ai Weiwei était de passage à Toronto jeudi afin de recevoir le prix Adrienne Clarkson pour une citoyenneté globale et de faire la promotion de son documentaire «Human Flow», qui traite de la détresse des gens déplacés à travers le monde.

L’artiste a fait l’éloge de «l’attitude très ouverte» du Canada face aux demandeurs d’asile et s’est désolé du mouvement d’extrême droite qui démonise les migrants un peu partout dans le monde.

Prolifique et provocateur, Ai Weiwei est connu pour ses installations d’envergure qui traitent de liberté d’expression, de droits de la personne et de technologie.

Celui qui a vécu la majeure partie de sa vie en exil a même été détenu pendant 81 jours, en plus de voir son passeport suspendu durant deux ans pour s’être montré critique envers le gouvernement chinois.

À Toronto, Ai Weiwei a aussi dénoncé le plafond de 45 000 réfugiés fixé par l’administration de Donald Trump pour l’an prochain. Il a souligné que de telles mesures sont symptomatiques d’un antagonisme qui s’est infiltré dans l’ensemble du monde occidental — et qu’il faut selon lui affronter.

L’opposition à l’immigration du président américain est le produit regrettable de la démocratie, a-t-il ajouté.

«Nous devons l’admettre. En l’admettant, ensuite, nous voyons ce qui constitue un danger potentiel», a-t-il exposé aux journalistes, entre deux publications sur Twitter et Instagram.

Le dissident maintient que les États-Unis ont une responsabilité toute particulière d’offrir un havre sûr à ceux qui fuient la guerre, la faim et la persécution.

«Pour que les États-Unis, un pays si puissant, un genre de leader du monde démocratique, donnent ce genre de mauvais, mauvais exemple, limitent à moins de la moitié de ce qu’avait promis l’administration précédente, ce qui n’était même pas un gros chiffre, ça veut dire qu’ils se soustraient à cette responsabilité», a-t-il lancé.

«Je pense que tous ces mouvements d’extrême droite montrent vraiment quelles nations manquent de confiance et manquent de compréhension de ce qu’est l’humanité», a-t-il avancé.

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