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Catalans à Montréal: inquiétudes et espoirs

Jean Philippe Angers, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Des Catalans au Québec remplis d’inquiétudes et d’espoirs ont suivi de près le déroulement du référendum sur l’indépendance de la Catalogne en Espagne, dimanche, marqué par de lourdes interventions policières contre une consultation jugée illégale par Madrid.

Jordi Jordana, natif de Barcelone et résidant depuis une douzaine d’années au Québec, faisait partie d’une centaine de personnes rassemblées une bonne partie de la journée à la maison Ludger-Duvernay, au centre-ville de Montréal.

Drapé du drapeau catalan, M. Jordana a déclaré que sa génération s’ajoutait désormais à «toutes les générations qui ont souffert de la violence de l’Espagne depuis 300 ans». Il disait espérer un «résultat très positif pour que la Catalogne puisse être indépendante très rapidement comme c’est prévu et promis».

«L’Espagne ne fait plus partie des pays démocratiques, parce qu’un pays démocratique ne réagit pas comme ça. Il faut condamner. Et une fois l’indépendance déclarée, si tout va bien, (à l’échelle internationale) il faut reconnaître cette volonté démocratique du peuple catalan, exprimée toujours démocratiquement. J’espère une bonne réaction de tous les pays occidentaux, incluant le Canada», a-t-il fait valoir.

Aleix Pratsferrer, né à Barcelone et père de deux enfants au Québec avec une conjointe française, a parlé d’une journée pleine d’espoirs, mais aussi pleine de tensions et de tristesse «chaque fois qu’il y avait des nouvelles d’attaques par la police».

Disant craindre pour sa part que tout résultat du référendum soit «teinté» par le fait que beaucoup de gens n’ont pas pu voter et que des urnes ont été volées, M. Pratsferrer a dit espérer une intervention européenne, ou des Nations unies.

«Moi ce que je vois, c’est que partout dans le monde, les journaux, les télévisions, ils remarquent justement la violence, et la perte de droits qu’on a souffert en Catalogne ces dernières semaines à cause de la répression par l’État espagnol. Alors j’ai espoir dans la communauté internationale que quelque chose va bouger, et qu’ils vont faire des pressions pour que le choses se règlent», a dit l’homme âgé de 39 ans.

«Je ne sais pas qu’est-ce qu’on peut faire de plus, les citoyens catalans, le gouvernement catalan… Il y a des gens qui parlaient d’une grève générale. Et d’autres qui parlaient d’une déclaration d’indépendance directement. Je ne sais pas ce qui est possible, ce qui est probable», a-t-il ajouté.

M. Pratsferrer s’est réjoui de l’«attitude de la société catalane», relatant que sa mère à Barcelone faisait des allers et retours entre la maison et le bureau de vote pour «essayer de défendre» le droit de voter, et que son père a passé la grande partie de la journée dans le bureau de vote.

Elisabet Rafols, également native de Barcelone et établie au Canada depuis plusieurs années, a déploré que le premier ministre Justin Trudeau ne se soit «pas beaucoup prononcé sur la question, tout comme la communauté européenne». «J’espère qu’après aujourd’hui (dimanche), il n’est plus possible de dire qu’il s’agit d’une affaire interne de l’Espagne. Il faut des opinions plus engagées», a-t-elle soutenu.

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