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Le complot d’un jeune Canadien démontre la capacité de nuisance de Daech

Photo: thinkstockphotos.ca

TORONTO — Selon des experts, le complot pour commettre un attentat à New York auquel a participé un adolescent canadien démontre que le Canada n’est pas à l’abri de l’influence que peuvent exercer les groupes terroristes.

Abdulrahman El Bahnasawy, un adolescent âgé de 18 ans de Mississauga, en Ontario, est l’une des trois personnes arrêtées l’an dernier à New York relativement à un complot allégué qui serait inspiré de Daech (le groupe armé État islamique), rapporte le département américain de la Justice. Cette affaire a été dévoilée vendredi lorsque leur dossier judiciaire a été rendu public.

Il a plaidé coupable à des accusations de terrorisme aux États-Unis pour un complot visant des lieux emblématiques de New York, dont son métro et Times Square.

Les documents rendus publics par le département de la Justice des États-Unis donnent peu de détails sur l’évolution idéologique d’El Bahnasawy, mais des imams et des universitaires estiment que cela démontre qu’une forme de radicalisme atteint une certaine audience au Canada.

Syed Soharwardy du Conseil suprême islamique du Canada soutient que les opinions exprimées par l’adolescent peuvent être entendues dans certaines mosquées qui ont une vision étroite de la doctrine islamique. De tels messages sont souvent diffusés par l’Internet et les réseaux sociaux, a-t-il ajouté.

M. Soharwardy craint toutefois que le sentiment islamophobe qu’il perçoit au Canada puisse contribuer à la radicalisation d’une certaine jeunesse pouvant se sentir aliénée et appuyer des organisations terroristes contre Daech (groupe armé État islamique).

«(L’islamophobie) permets à certains de se radicaliser. Elle contribue à ce qu’ils se sentent isolés, elle contribue à ce qu’ils se sentent marginalisés. Aussi longtemps que nos communautés seront victimes d’islamophobie, (le phénomène de radicalisation) se poursuivra.»

Alors qu’il était au Canada, Abdulrahman El Bahnasawy se serait procuré du matériel pour confectionner une bombe et aurait contribué à mettre la main sur un chalet à proximité de New York pour y fabriquer des engins explosifs.

Les conspirateurs étaient entrés en contact avec un agent infiltré du FBI qui prétendait être un sympathisant de Daech.

Selon les autorités américaines, Abdulrahman El Bahnasawy avait dit à l’agent que «ces Américains ont besoin d’une attaque» et qu’il aspirait à «créer le prochain 9/11».

Amarnath Amarasingam, un chercheur de l’Institute for Strategic Dialogue, ce cas démontre que l’influence de Daech s’exerce bien au-delà de l’Irak et de la Syrie.

Attribuer les intentions du jeune homme à sa seule jeunesse et à l’influence de «recruteurs louches» serait une erreur, estime M. Amarasingham. Ce dernier croit également qu’il est important de noter qu’El Bahnasawy est parvenu à obtenir de l’aide à l’étranger.

«Nous sommes devant le cas d’un jeune homme qui a obtenu des instructions sur la fabrication de bombes par des agents de la provenant de la province de Khurasan contrôlée par Daech. Il a aussi obtenu de l’aide financière du réseau de Daech aux Philippines. Ce fait doit influencer notre stratégie devant les pertes territoriales subies par Daech. Il est clair que ses réseaux représentent toujours une menace importante aux pays occidentaux.»

El Bahnasawy connaîtra sa sentence le 12 décembre.

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