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Construction résidentielle: la médiation avorte

Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — À un peu plus de deux semaines de l’échéance prévue par la loi spéciale qui avait mis fin à la grève dans l’industrie de la construction, les négociations viennent d’avorter dans le secteur résidentiel, a appris La Presse canadienne.

Après des pourparlers avec l’Alliance syndicale tenus jusqu’en soirée mercredi, la partie patronale qui négocie pour ce secteur, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), a claqué la porte, a-t-elle confirmé jeudi.

Au cours d’une entrevue, le vice-président Développement stratégique et communications de l’APCHQ, François-William Simard, a reproché à l’Alliance syndicale d’avoir renié sa parole, parce qu’elle aurait refusé de signer une entente qui avait été convenue entre les parties à la fin de la journée.

«Mercredi, on a négocié toute la journée. Il y a plusieurs contre-offres qui ont été faites de part et d’autre. Ce qui est le plus intéressant, c’est qu’on a accepté la dernière contre-offre de la partie syndicale», a affirmé M. Simard.

«On dit que le ridicule ne tue pas, et bien heureusement, parce que c’est invraisemblable ce qui s’est passé: ils ont refusé de signer une entente de principe sur leur propre offre», en affirmant qu’ils voulaient consulter ensuite leur fiscaliste pour bien évaluer leur offre, a relaté M. Simard.

Estimant qu’elle perdait alors son temps, l’APCHQ s’est retirée de la table de négociation et elle a demandé au gouvernement de mettre fin à la médiation qui avait été entreprise dans son secteur.

«On a le sentiment malheureusement qu’on nous a fait perdre notre temps. Il n’y a aucune volonté de régler finalement», a laissé tomber le porte-parole patronal.

Syndicats

De son côté, l’Alliance syndicale n’a pas voulu entrer dans le détail de la négociation ni répliquer point par point à la version donnée par la partie patronale du secteur résidentiel.

L’Alliance regroupe les cinq organisations syndicales de l’industrie, soit, par ordre d’importance: la FTQ-Construction, le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), le Syndicat québécois de la construction, la CSD-Construction et la CSN-Construction.

L’Alliance a dit «prendre acte» de la version patronale. Elle réunira ses membres vendredi pour faire le point, après avoir parlé à ses négociateurs pour «savoir ce qui s’est passé à la table, ce qui s’est dit» au juste.

La suite

La loi spéciale qui avait été adoptée pour mettre fin à la grève, le 30 mai dernier, donne aux parties jusqu’au 30 octobre pour s’entendre, à défaut de quoi les questions non résolues seront soumises à l’arbitrage.

Dans le secteur résidentiel, c’est donc la question salariale qui sera soumise à l’arbitrage, puisque les autres clauses avaient fait l’objet d’une entente, a précisé M. Simard.

Le temps presse donc pour l’ensemble de l’industrie, en vue de renouveler les conventions collectives qui concernent quelque 165 000 ouvriers dans l’ensemble du Québec.

Une entente de principe complète était tout de même intervenue, à la fin de septembre, dans le secteur du génie civil et voirie, entre l’Alliance syndicale et l’Association des constructeurs de routes et grands travaux.

En plus du résidentiel, deux autres secteurs de l’industrie n’ont pas encore réglé, à savoir l’industriel, de même que le commercial-institutionnel. Les conventions collectives dans ces deux secteurs sont négociées entre l’Alliance syndicale et l’Association de la construction du Québec.

En vertu de la loi spéciale qui a été adoptée, l’arbitre qui devra statuer sur les points encore en litige — si tel est le cas — devra rendre sa sentence au plus tard le 30 avril prochain. Et la sentence arbitrale liera les parties jusqu’au 30 avril 2021.

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