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Feu vert pour la liquidation de Sears Canada

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz / La Presse Canadienne
Armina Ligaya, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Sears Canada a obtenu vendredi le feu vert d’un juge ontarien pour procéder à la liquidation de ses magasins restants, signalant du coup la fin d’une époque pour la chaîne de 65 ans, jadis une valeur sûre des centres commerciaux canadiens.

Le juge Glenn Hainey, de la Cour supérieure de justice de l’Ontario, a approuvé l’opération après avoir entendu que malgré des semaines de discussions, aucun acheteur n’avait été trouvé pour reprendre les activités du détaillant en difficulté.

Au terme de la liquidation, quelque 12 000 employés supplémentaires se retrouveront sans travail.

Le juge Hainey a approuvé la demande de Sears Canada pour liquider ses 130 magasins restants, adhérant à la thèse voulant qu’il n’y ait pas d’autre issue à la saga de plusieurs mois qui a vu le grand détaillant se placer sous la protection de la cour contre ses créanciers en juin.

La liquidation pourrait débuter dès le 19 octobre et se poursuivre pendant 10 à 14 semaines, pour profiter de la saison du magasinage des Fêtes.

Orestes Pasparakis, un avocat représentant le contrôleur nommé par la cour, FTI Consulting Canada, a dit qu’il appuyait la liquidation parce qu’il ne croyait pas qu’une autre option était possible.

«Nous reconnaissons qu’aujourd’hui, cette décision va effectivement mettre fin aux 65 ans d’existence de Sears Canada en tant que détaillant national», a-t-il affirmé devant le tribunal. «Plusieurs personnes ont travaillé fort pour envisager une solution viable. Il semble qu’il n’y en a pas.»

Un groupe d’acheteurs dirigé par le président exécutif de Sears Canada, Brandon Stranzl, avait entrepris des discussions avec le détaillant pour le racheter et continuer à l’exploiter. M. Stranzl, qui avait quitté son poste au sein de l’entreprise en août pour se consacrer à la préparation d’une offre d’achat, se trouvait dans la salle d’audience de Toronto, vendredi.

Jeremy Dacks, un avocat de Sears Canada, a indiqué à la cour, vendredi, que la société était restée optimiste et que plusieurs parties prenantes avaient travaillé «inlassablement, à toute heure de la journée», pour finalement décider que la liquidation était la meilleure des options.

En vertu des termes de l’accord de liquidation, Sears Canada pourra mettre fin à l’entente si une autre transaction potentielle devait émerger, mais le détaillant devra alors payer une indemnité de rupture et rembourser des dépenses pour un total de 4,55 millions $, a entendu la cour.

Susan Ursel, une avocate représentant d’actuels et d’anciens employés, a informé le juge Hainey qu’elle continuerait d’appuyer toute discussion pouvant mener à une éventuelle transaction.

«Cette entreprise a touché les vies de générations de Canadiens», a-t-elle affirmé.

«Pour les employés et leurs familles, elle a été une source de soutien, de sens communautaire, de camaraderie et de fierté. Le fait que nous en soyons là est une source de frustration, de colère (…) et d’appréhension pour plusieurs personnes.»

Sears Canada compte actuellement 74 grands magasins, huit magasins Sears Décor et 49 magasins d’électroménagers et de matelas Sears, qui devraient tous être fermés. L’entreprise emploie environ 12 000 personnes, dont les trois quarts sont des travailleurs à temps partiel.

Ce nombre d’employés ne comprend pas les 2900 emplois dont la suppression a été annoncée en juin, en même temps que la fermeture de 20 grands magasins, 15 magasins Sears Décor, 10 centres de liquidations Sears et 14 magasins d’électroménagers et de matelas Sears.

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