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De dangereuses toxines dans le corps des pompiers

Photo: Chantal Lévesque / Métro
Bob Weber, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Une nouvelle étude confirme ce que de nombreux pompiers soupçonnent depuis longtemps: des niveaux élevés de substances toxiques s’accumulent dans leur corps en raison de l’exposition soutenue aux flammes et à la fumée.

Des chercheurs de l’Université d’Ottawa ont ainsi trouvé que cette concentration élevée de produits chimiques peut causer le cancer et des dommages génétiques.

Jules Blais, auteur de l’article publié dans la revue «Environmental Science and Technology», souligne qu’aucune étude n’avait jusque-là dressé un portrait aussi complet de la situation.

M. Blais a travaillé avec un groupe de pompiers d’Ottawa, prélevant des échantillons d’urine et de peau avant et après que les pompiers eurent été appelés sur les lieux d’un incendie.

Ces deux types d’échantillons ont témoigné des niveaux élevés d’hydrocarbures aromatiques polycycliques — communément appelés HAP — qui proviennent de matières de plastique brûlées. Les HAP peuvent causer des dommages aux cellules, ainsi que des mutations génétiques. Ces produits chimiques se dégagent de tous les incendies.

M. Blais a déterminé que les niveaux de HAP étaient de trois à cinq fois plus élevés chez les pompiers qui venaient de combattre un incendie. Chez certains pompiers, ce niveau était 60 fois plus élevé.

Ces résultats ont également été comparés avec ceux de collègues qui n’avaient pas quitté la caserne, ainsi qu’avec les moyennes canadiennes en la matière.

L’étude s’est également attardée aux niveaux de produits chimiques dans l’urine qui pourraient causer des dommages génétiques. La moyenne était environ quatre fois plus élevée après que les pompiers eurent combattu les flammes.

Bien que les HAP demeurent dans le sang pendant quelques jours seulement, Jules Blais estime que cela est suffisant pour avoir un effet.

«C’est lorsque le corps tente de gérer ces toxines que les dommages sont causés.»

De plus, les pompiers sont régulièrement exposés à ce type de produits chimiques.

«L’exposition à l’échelle d’une vie peut être élevée», souligne-t-il.

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