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Une nouvelle aire protégée dans le Grand Nord

Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le Québec maintient son engagement à protéger de tout développement 17 pour cent de son vaste territoire d’ici 2020, même s’il est bien loin du compte.

En entrevue téléphonique à La Presse canadienne depuis Kuujjuaq, jeudi soir, le premier ministre Philippe Couillard s’est montré relativement optimiste, malgré l’ampleur de la tâche.

«On demeure confiant que l’objectif de 2020 reste possible», a-t-il commenté, alors qu’il poursuit jusqu’à vendredi une brève tournée du Grand Nord, sa première depuis qu’il a été élu premier ministre il y a trois ans et demi.

Pour espérer atteindre l’objectif, le Québec pourrait devoir désigner de très grandes surfaces situées très au nord.

Sa virée dans le nord, débutée mercredi à Chibougamau, avait dû être interrompue jeudi, alors qu’il a choisi de revenir à Québec en coup de vent, pour rencontrer les membres de son caucus, encore sous le choc après l’arrestation la veille d’un des leurs, le député de Chomedey, Guy Ouellette.

Actuellement, les aires protégées ne couvrent que 9,3 pour cent du territoire québécois, soit moins que la moyenne canadienne, qui se situe à 10,6 pour cent.

En atteignant éventuellement la cible de 17 pour cent, le Québec se conformerait à la norme internationale fixée pour assurer la protection de la diversité biologique.

Vendredi, le premier ministre ira donc inaugurer officiellement l’immense Parc national Tursujuq, le plus grand du Québec, d’une superficie de 26 107 kilomètres carrés près de la baie d’Hudson. Le parc, qui a été créé en 2013, contient des vestiges d’occupation humaine datant de plus de 3000 ans et d’anciens postes de traite autrefois utilisés par les Inuits et les Cris. On y trouve aussi le deuxième plus grand lac du Québec, le lac Wiyâshâkimî.

«Une merveille, en termes de paysages», selon M. Couillard.

Le Québec fait piètre figure au chapitre de la désignation d’aires protégées, alors que certains pays comme l’Allemagne (37 pour cent) et la France (25 pour cent) ont réussi à épargner de bien plus importantes parties de leur territoire.

Il prédit que le tourisme nordique prendra de l’ampleur dans les prochaines années. Il pense notamment à l’île d’Anticosti.

«Il y a énormément d’intérêt auprès de la clientèle touristique internationale», intéressée à voir «les grands espaces et les Premières nations».

Plan nord et annonce

M. Couillard nie un certain essoufflement du Plan nord annoncé par l’ex-premier ministre Jean Charest il y a une dizaine d’années. Le premier ministre s’attend au contraire à une accélération du Plan nord dans les années qui viennent, «grâce au redressement des prix des matières premières».

Notamment, un investissement minier «très intéressant» devrait être annoncé dans les prochaines semaines sur la Côte-Nord, dans la foulée de l’aménagement du quai de Pointe-Noire à Sept-Îles.

Le Québec avait prévu 50 milliards $ d’investissements effectués au nord du 49e parallèle d’ici 2035.

«On est rendu à 16 milliards $ d’investissements engagés ou déjà engagés. Seize milliards $, c’est très bon», selon Philippe Couillard.

Les gens vont constater «que le Plan nord est de retour et en très bonne forme».

Le premier ministre insiste pour rappeler que le développement nordique ne doit pas être seulement minier, mais constituer un projet de développement social et communautaire, dont «les Premières nations et les Inuits doivent bénéficier».

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