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Québec presse les ingénieurs de négocier

Photo: Archives Métro
Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le gouvernement Couillard presse les ingénieurs de l’État de revenir rapidement à la table de négociation pour le renouvellement de leur convention collective.

«On ne peut plus être dans une situation où personne ne se parle, où on est en moyen de pression qui devient quasi permanent. Il faut qu’on trouve une solution», a déclaré vendredi le président du Conseil du trésor, Pierre Arcand, lors d’une conférence de presse à Québec.

Si les moyens de pression des ingénieurs perdurent, prévient-il, les automobilistes de Montréal et de Québec peuvent s’attendre à d’importantes perturbations sur le réseau routier, et ce, dès le 13 novembre.

Les 1400 membres de l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement (APIGQ), qui sont sans convention collective depuis 2015, ont repris la grève en septembre dernier. Ils refusent entre autres de travailler à l’extérieur des heures de bureau.

Trente-neuf inspections de ponts, ponceaux, viaducs, échangeurs et bretelles d’accès, qui devaient se faire la nuit, devront donc se faire le jour, ce qui causera d’importants bouchons de circulation, a déploré le ministre des Transports, André Fortin, qui accompagnait M. Arcand vendredi.

«Ça aura un impact significatif, a-t-il affirmé. On ne parle pas de petites intersections; on parle d’artères majeures avec des débits de circulation importants, et lorsque ces structures seront inspectées de jour, il y aura un impact majeur sur la circulation à Montréal et à Québec.»

L’APIGQ négocie avec le gouvernement depuis 2014. Elle déplore notamment que le salaire moyen d’un ingénieur de l’État soit de 74 000 $ par année et qu’il plafonne à 82 000 $. Selon le syndicat, les ingénieurs du gouvernement du Québec ne gagnent que 7000 $ de plus qu’une bibliothécaire à l’emploi du même gouvernement.

Les membres de l’APIGQ visent un rattrapage salarial de 20 pour cent sur sept ans, tandis que l’offre du Conseil du trésor se situerait plutôt aux environs de 9 pour cent sur la même période.

Le président de l’APIGQ, Marc-André Martin, a dit vendredi s’inquiéter que des salaires non compétitifs n’attirent pas une main-d’œuvre qualifiée au sein de l’appareil public.

«On est les ingénieurs les moins bien payés de la province, a-t-il réagi. On est conscient que le conflit s’éternise, mais ce que le monde doit comprendre, c’est que nous les ingénieurs, on n’est pas pressé de signer une mauvaise entente.»

M. Martin a cependant salué la «main tendue» de M. Arcand, et s’est dit prêt à négocier en autant que le Conseil du trésor ait quelque chose de «significatif» à proposer dans les prochains jours.

«On attend une proposition de leur part», a-t-il dit, en ajoutant que les ingénieurs pourraient éventuellement choisir «d’alléger leurs moyens de pression» et d’effectuer certaines inspections la nuit.

Le gouvernement est actuellement devant le Tribunal administratif du travail pour faire reconnaître ces inspections de nuit comme un service essentiel, puisqu’elles doivent être complétées avant l’hiver, soit le 30 novembre pour Québec et le 15 décembre pour Montréal.

«Ils viennent de se réveiller pis on est rendu au mois de novembre», a ironisé M. Martin.

Au total, une soixantaine de rencontres de négociation ont eu lieu entre les parties patronale et syndicale, selon le gouvernement, qui ajoute avoir fait huit propositions officielles à la table de négociation.

Les membres de l’APIGQ ont rejeté la dernière offre du gouvernement à plus de 90 pour cent.

Les ingénieurs, qui ont débrayé une première fois ce printemps avant de reculer devant la menace d’une loi spéciale, ont déjà perturbé plusieurs chantiers. En juillet, ils ont affirmé que les travaux sur le pont Pierre-Laporte à Québec avaient été notamment retardés de trois semaines.

Par ailleurs, le gouvernement souligne s’être entendu avec près de 510 000 employés des secteurs public et parapublic pour le renouvellement des conventions collectives, ce qui représente environ 96 pour cent du personnel syndiqué.

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