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Plus de femmes candidates aux chaires de recherche

Todd Korol / La Presse Canadienne Photo: Todd Korol
Mia Rabson, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — L’«ultimatum» de la ministre fédérale des Sciences semble avoir porté fruit: les femmes comptent cette fois pour plus de la moitié des scientifiques choisis par les universités pour tenter de décrocher l’un des postes de titulaires de chaires de recherche du programme Canada 150.

Kirsty Duncan se réjouit que son appel lancé plus tôt cette année ait été entendu par les dirigeants des universités. La ministre les avait prévenus que s’ils ne faisaient pas un effort pour proposer plus de femmes au lucratif programme fédéral, ils pourraient perdre de précieuses subventions fédérales à la recherche.

Dans le cadre de la première ronde pour pourvoir les postes de titulaires de chaires de recherche du nouveau programme Canada 150, 52 pour cent des candidats soumis par les universités sont des femmes.

Par ailleurs, lors de la plus récente ronde de mises en candidature pour pourvoir les postes des chaires de recherche du Canada, la proportion de femmes a atteint 41 pour cent. Il s’agit du plus haut taux en 17 ans d’existence du programme.

La ministre Duncan rappelle que le processus de nomination n’est pas terminé, mais elle voit déjà dans ce nombre élevé de candidatures féminines un progrès pour assurer une plus grande diversité dans le secteur des sciences. Dans le passé, le taux de succès des candidats qui décrochent un poste était similaire chez les hommes et les femmes. Le principal problème demeurait le manque de candidatures.

À l’issue de la dernière ronde de nominations, en avril dernier, la ministre s’était dite renversée de constater que deux fois plus d’hommes que de femmes avaient été choisis pour être titulaires de chaires de recherche. C’est là que Mme Duncan avait lancé son «ultimatum» aux directions des universités.

«Je crois que le message commence à passer», a déclaré la ministre Duncan.

«Des perspectives plus larges engendrent de la grande science. Si vous arrivez avec une perspective différente vous risquez de poser une question différente, d’utiliser une méthodologie différente et d’obtenir de meilleurs résultats. Je crois que c’est une très bonne nouvelle pour la science canadienne», a ajouté celle qui a notamment été membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Kristy Duncan a ordonné aux universités d’atteindre les cibles de diversité dans les candidatures aux postes de titulaires de chaires de recherche d’ici 2019. Ces cibles incluent aussi des candidatures de chercheurs ayant des handicaps, de chercheurs appartenant à des minorités visibles et de chercheurs issus de communautés autochtones.

Ce long échéancier s’explique parce que la plupart des chaires de recherche sont attribuées pour une durée de sept ans, ce qui ralentit le processus de remplacement.

Afin d’accélérer le processus, la ministre a annoncé qu’elle limitait désormais le programme de chaires de recherche du Canada niveau 1 à un seul renouvellement. Les mandats étaient auparavant renouvelables de façon illimitée.

Le programme fédéral attribue en tout 2000 chaires de recherche aux universités canadiennes admissibles, dans les domaines des sciences naturelles, du génie, des sciences de la santé et des sciences humaines. Selon le ministère des Sciences, on compte actuellement 1659 titulaires de chaire actifs dans 76 établissements au Canada.

En octobre 2017, les femmes occupaient 21 pour cent des postes de titulaires niveau 1 et 39 pour cent des postes de titulaires niveau 2.

Note aux lecteurs: Version corrigée. Il faut bien lire que la proportion de 52 pour cent de femmes et celle de 41 pour cent concernent deux programmes distincts.

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