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Rapport dévastateur sur une résidence pour aînés

les aînés de 70 ans et plus, obligés de s’isoler pour ne pas être infecté par le nouveau coronavirus, ont besoin de la communauté plus que jamais.
Photo: Archives Métro
Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Des personnes qui demeurent dans une résidence privée pour aînés à Rimouski devront être relocalisées dans d’autres résidences, à la suite d’un rapport dévastateur, indique mardi le Protecteur du citoyen, qui fait état notamment d’une mauvaise gestion d’une infestation de gale qui y a sévi.

Plusieurs contraventions et manquements avaient été notés à la résidence en question, le Domaine La Marguerite, ces dernières années. Certains avaient été corrigés ou améliorés, d’autres non.

La gale

Entre autres, une épidémie de gale avait touché 17 personnes, en août 2016 et durant l’automne, dans la résidence. La première résidente atteinte a bel et bien consulté un médecin, puis un second, mais sans résultats. Elle a été transportée à l’urgence plus d’une fois, où elle s’était fait diagnostiquer erronément une réaction allergique aux punaises de lit. Le bon diagnostic avait été posé le 26 août et l’éclosion confirmée à la résidence le 31.

«Mis au courant d’une telle infestation, l’exploitant de la résidence décide de dissimuler l’éclosion pour éviter toute panique. Des membres du personnel montent des repas aux chambres d’usagers et d’usagères placés en isolement sans savoir pourquoi», écrit-on dans le rapport du Protecteur du citoyen.

«Aucune information sur les précautions à prendre n’est transmise au personnel», ajoute-t-on. Pourtant, cette infection qui donne des plaques rouges prurigineuses est très contagieuse.

La Direction de la santé publique avait dû réunir les intervenants du réseau de la santé. Tous étaient «préoccupés par la situation». Pourtant, l’épidémiologiste du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) avait noté que «la désinfection de l’environnement des cas confirmés traités n’est pas faite par la résidence tel que recommandé».

Finalement, en novembre 2016, tous les membres du personnel et la clientèle ont reçu un traitement préventif. Pourtant, en dépit de cela, il y a eu récidive d’un cas au printemps 2017.

Autres

D’autres manquements avaient été notés au dossier.

Ainsi, «le seuil du plancher de l’ascenseur n’arrête pas au même niveau que le plancher de l’étage qu’il dessert; il y a un espace de plusieurs centimètres» — ce qui pose problème pour des gens en fauteuil roulant, par exemple.

De même, la résidence privée «ne dispose d’aucune rampe d’accès; il y a trois marches à l’extérieur et quelques autres à l’intérieur. La Résidence affirme que ce n’est pas un problème puisqu’il y a toujours une personne disponible pour aider la clientèle qui a de la difficulté à se déplacer», écrit-on encore dans le rapport.

Le Protecteur du citoyen a aussi constaté que la vérification des antécédents judiciaires des membres du personnel de la résidence était «incomplète».

Des améliorations

Cependant, certaines choses ont été bonifiées ou corrigées au fil du temps.

Les repas, par exemple, se sont améliorés depuis l’embauche d’un nouveau cuisinier.

De même, le formulaire d’administration des médicaments et le registre des accidents et incidents sont remplis depuis février-mars 2017, écrit-on dans le rapport.

Le Protecteur du citoyen souligne aussi que le personnel en poste possède les formations requises par le Règlement sur la certification et qu’il est encouragé par la nouvelle direction à suivre des formations.

Conclusion

Toutefois, il conclut dans son rapport rédigé au mois d’août, mais rendu public mardi, que «bien que la Résidence semble s’engager dans une démarche de conformité depuis la dernière année, des correctifs maintes fois demandés n’ont toujours pas été apportés, entre autres la vérification des antécédents judiciaires».

«L’enquête du Protecteur du citoyen établit que les exploitants de la résidence ne se conforment qu’avec réticence aux demandes du CISSS et, avant lui, de l’Agence. Cela prend des années avant que les mesures soient mises en place, lorsqu’elles le sont.»

CISSS écorché

Le CISSS du Bas Saint-Laurent aussi est écorché par le Protecteur du citoyen, qui «est préoccupé par le manque de suivi déployé par le CISSS alors que la situation vécue à la résidence est connue depuis plusieurs années».

«La gestion de l’éclosion de la gale constitue un exemple évident des effets du manque de suivi du CISSS vis-à-vis la résidence. En ne faisant pas les contrôles et la surveillance requise concernant la résidence Domaine La Marguerite, le Protecteur du citoyen conclut que le CISSS n’a pas exercé le leadership nécessaire et a laissé perdurer des situations inacceptables relativement à la santé, à la sécurité et au bien-être des résidents.»

Finalement, le Protecteur du citoyen a indiqué par voie de courriel, mardi, que le CISSS du Bas-Saint-Laurent a réalisé un rapport d’inspection «qui l’a amené à amorcer le processus de non-renouvellement du certificat de conformité de la résidence».

En conséquence, «les personnes qui y sont hébergées seront relocalisées dans d’autres résidences».

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