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Disparition de Marilyn Bergeron: 43 signalements depuis février

Photo: Chantal Lévesque / Métro
Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les parents de Marilyn Bergeron, cette femme disparue en février 2008, ont reçu 43 nouveaux signalements depuis qu’ils ont tenu une conférence de presse pour tenter de relance l’enquête, en février dernier.

Munis de cette «preuve nouvelle», ils aimeraient que ce soit la Sûreté du Québec qui mène l’enquête sur la disparition de leur fille, plutôt que le Service de police de la ville de Québec, puisqu’elle vivait à Montréal et qu’elle aurait même été vue en Ontario.

Ses parents ont rencontré la presse, vendredi à Montréal, en compagnie de l’avocat au dossier, Me Marc Bellemare, et d’un ami de Marilyn Bergeron, qui avait raconté ce qu’il savait au service de police, à l’époque.

Cet homme, Jonathan Gauthier, a raconté que quelque temps avant sa disparition, il ne reconnaissait plus la Marilyn qu’il avait connue au Cégep de Jonquière. Elle était troublée, semblait apeurée comme si elle était menacée ou fuyait quelque chose, a-t-il témoigné.

Ils étaient allés à une fête chez des amis et après avoir parlé à un homme, elle se serait remémoré quelque chose qui l’aurait encore apeurée et elle avait voulu quitter l’endroit, a relaté M. Gauthier.

Elle s’était alors mise à pleurer. Quand M. Gauthier lui avait demandé si elle avait été agressée sexuellement, elle lui avait répondu que c’était «encore pire», a-t-il relaté aux médias.

Sa mère, Andrée Béchard, a raconté qu’une semaine avant sa disparition, le 10 février 2008, elle avait quitté son appartement de la rue Hochelaga, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, «en disant avoir peur de demeurer chez elle». Elle avait alors pris l’autobus et était revenue à la maison familiale à Québec.

Sa mère s’est adressée au public par la voie des médias: «morte ou vivante, nous souhaitons savoir. Nous souhaitons savoir ce que vous savez; il est inconcevable de ne pas savoir, après neuf ans, ce qui est arrivé à notre fille Marilyn.»

Piste ontarienne

Me Bellemare a noté que parmi les 43 signalements reçus à son bureau depuis février, plusieurs «ont été jugés plus ou moins sérieux», mais d’autres valaient la peine.

«Il y a eu beaucoup d’informations nouvelles. Ça convergeait beaucoup vers Montréal, deux pôles: sa résidence, rue Hochelaga, et Steve musique, où elle travaillait. L’information qu’on avait, c’est que les gens avaient eu vent d’une grande inquiétude de la part de Marilyn», a raconté Me Bellemare.

«Il y a aussi ce qu’on appelle, nous, la piste ontarienne: beaucoup d’informations — je dirais huit à 10 personnes qui nous ont dit qu’elles avaient vu Marilyn vers l’Ontario, quittant le Québec vers l’Ontario. Et certains appels qui sont venus, même, de l’Ontario, de la gare de Windsor, des gens qui l’auraient vue là-bas», a ajouté Me Bellemare.

«Nous, on est convaincu qu’elle vivait des menaces intenses, vraisemblablement des menaces de mort. Elle avait assisté à quelque chose de terrifiant et elle fuyait quelque chose. Et c’est dans ce contexte-là qu’elle est disparue», a raconté l’avocat.

Police

Insatisfaite, la famille aimerait que l’enquête ne soit plus confiée à la police de Québec.

Me Bellemare relate qu’il y a quelques années, les parents ont demandé à la ministre de la Sécurité publique de l’époque, Lise Thériault, que l’enquête relève du Service de police de la ville de Montréal ou de la Sûreté du Québec, mais cela n’a pas été fait. La police de Québec traite le dossier parce que c’est à Saint-Romuald que Marilyn Bergeron a été vue la dernière fois.

«Nous, on considère que Montréal devrait être beaucoup plus impliqué, d’autant plus que dans les cas de disparitions et d’homicides et de menaces de mort, ils ont une expertise certaine qui est meilleure, et la Sûreté encore plus», a affirmé Me Bellemare.

«Pour la police de Québec, ce n’est pas considéré comme un dossier criminel. (…) Ça demeure administratif», a-t-il ajouté.

«La famille, de bonne foi, collabore avec les autorités policières. Et je pense qu’elle a raison de le faire. Mais ça ne veut pas dire qu’elle a l’impression que le maximum est fait depuis neuf ans», a souligné l’avocat.

SPVQ

Joint au téléphone, le Service de police de la ville de Québec a assuré que le dossier de Marilyn Bergeron était «toujours actif» aujourd’hui.

«On a des rencontres et des contacts réguliers» avec la famille, a affirmé Cyndi Paré, du service des communications du SPVQ. Et il y a une bonne collaboration de part et d’autre.

Le SPVQ n’a toutefois pas voulu commenter directement la demande de la famille de voir le dossier d’enquête transféré à la SQ.

Une somme de 30 000 $ sera remise à toute personne qui permettra de retrouver Marilyn Bergeron, qui est disparue le 17 février 2008. Elle aurait aujourd’hui 33 ans.

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