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Justin Trudeau rencontre Aung San Suu Kyi à l'APEC

Andy Blatchford, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

DA NANG, Viêtnam — Justin Trudeau a eu un entretien qualifié de «franc», vendredi, avec la dirigeante de facto du gouvernement civil au Myanmar, Aung San Suu Kyi, en marge du forum de l’APEC, au Vietnam.

Selon l’émissaire du premier ministre canadien dans le dossier des réfugiés Rohingyas, Bob Rae, qui assistait à la rencontre, Mme Suu Kyi a admis que son pays avait connu une histoire d’oppression, que cette crainte existait toujours et qu’il fallait y faire face.

Elle aurait aussi exprimé sa détermination à discuter avec les autorités du Bangladesh pour permettre le retour des réfugiés Rohingyas au Myanmar, et à reconstruire sur la base du plan proposé par l’ex-secrétaire général des Nations unies Kofi Annan.

M. Rae a cependant rappelé que le Canada souhaite que le Myanmar joigne le geste à la parole, et que pour cela, il faudra maintenir la pression sur ce régime.

L’émissaire spécial, qui s’est rendu dans la région en fin de semaine dernière, a cependant admis que Mme Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991, se trouve dans une position difficile, dans un pays dirigé depuis des décennies par une junte militaire.

Des responsables canadiens, sous le couvert de l’anonymat, confient qu’Ottawa hésite à blâmer ouvertement Mme Suu Kyi parce que c’est précisément ce que souhaiterait la junte militaire: miner la réputation de l’ancienne dissidente.

Lors de la séance de photos avant la rencontre, vendredi, M. Trudeau a serré la main de Mme Suu Kyi en se félicitant de pouvoir évoquer avec elle différents sujets, «notamment la situation des réfugiés, et les façons dont le Canada pourrait continuer à aider dans une situation qui, à l’évidence, inquiète beaucoup de gens chez nous».

M. Trudeau a rencontré en privé Mme Suu Kyi pendant 45 minutes, en marge du forum de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) à Dà Nang, au Vietnam. Le premier ministre était accompagné de M. Rae et de la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, qui a déjà qualifié la crise des Rohingyas de «nettoyage ethnique», comme les Nations unies.

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