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Manif contre le racisme et le projet de loi 62

Graham Hughes / La Presse Canadienne Photo: Graham Hughes / La Presse Canadienne
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Plusieurs centaines de manifestants ont marché dans les rues de Montréal, dimanche après-midi, pour contester le racisme, l’extrême-droite, et la loi sur la neutralité religieuse du gouvernement québécois.

Mis à part quelques escarmouches avant le début de la marche, la manifestation semble s’être déroulée pacifiquement dans le centre-ville de la métropole. Des policiers à pied et à vélo étaient déployés tout le long de la marche.

La coalition était formée de plusieurs organisations, allant des regroupements de femmes, aux mouvements altermondialistes, jusqu’à des associations étudiantes. Des représentants de plusieurs régions, dont l’Estrie et le Saguenay ont d’ailleurs fait le voyage à Montréal pour participer à l’événement.

Les organisateurs ont dit qu’ils contestaient d’abord et avant tout une «montée du racisme et de la haine».

«Aujourd’hui, nous ne voyons pas des cas isolés ou des cas singuliers de racisme, on voit en fait un racisme qui se cristallise, un racisme bien enraciné dans la société québécoise», a déclaré le militant antiraciste, Anas Bouslikhane.

Mais plusieurs femmes étaient aussi présentes pour dénoncer la nouvelle loi sur la neutralité du gouvernement Couillard, qui force les femmes voilées au visage de se découvrir pour recevoir et offrir des services publics.

«Nous marcherons aujourd’hui en tant que féministes pour dire non aux agendas racistes qui instrumentalisent la lutte féministe», a soutenu Marlihan Lopez, co-vice présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ).

Ève Torres, une manifestante féministe se désole que certaines femmes soient «marginalisées» par le gouvernement, qui selon elle, «brimera aussi l’accès à l’emploi» pour elles.

«Le gouvernement n’a jamais été en mesure d’avancer quoi que ce soit qui prouve que, jusqu’à présent, nous avons eu des problèmes de sécurité ou quoi que ce soit. Donc présentement, on met en lumière un groupe de femmes qui n’ont jamais posé un problème majeur à notre société», a-t-elle soutenu.

«Ça libère la parole raciste, et on n’en a pas besoin dans un contexte de la montée de l’extrême-droite», a-t-elle ajouté.

«Défendre tout le monde»

Corine Vanderborght, du Centre de femmes de Laval, a tenu à souligner que son organisation devait défendre tout le monde, peu importe l’origine ou la religion.

«Si on se retrouve dans une démocratie où il y a vraiment les droits pour tous, tous, ça veut dire tout le monde. Ça ne veut pas dire: pas toi, pas lui», a-t-elle souligné.

«On entend des voix, il y a des personnes qui parlent, mais la majorité, c’est ce qu’on voit ici.»

La députée de Québec solidaire, Manon Massé, a participé à la manifestation et s’est dite inspirée par «cet appel de la société civile».

«Le racisme existe, il est là. Le racisme systémique, il est là. Je vois la diversité des gens qui sont là et ça veut dire que nous, on veut que ça, ça arrête. On veut que les gouvernements prennent les moyens que ça arrête», a-t-elle déclaré.

Loi contestée

La loi du gouvernement, qui a été adoptée le 18 octobre dernier à l’Assemblée nationale, fait actuellement l’objet d’une contestation judiciaire puisque les plaignants jugent qu’elle est discriminatoire à l’égard des femmes musulmanes.

Selon eux, l’article 10 de la loi viole la Charte québécoise des droits et libertés de la personne ainsi que la Charte canadienne des droits et libertés.

Samedi, le premier ministre Justin Trudeau a affirmé que le gouvernement fédéral réfléchissait activement à la manière dont il pourrait intervenir dans ce dossier.

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