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Via Rail perdra 20 pour cent de son parc

Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Vingt pour cent du parc de Via Rail sera mis hors service d’ici sept ans.

C’est ce que révèle un document signé par le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, en réponse à une question du député néo-démocrate Robert Aubin.

Via Rail compte 495 wagons et locomotives pour desservir son corridor Québec-Windsor. De ce nombre, 111 devront être remplacés graduellement à compter de 2018, et ce, jusqu’en 2024.

«2024 dans ce type de projet, c’est demain matin», signale le porte-parole néo-démocrate en matière de transport, Robert Aubin.

«Et encore plus criant, les services qui sont offerts dans le corridor Québec-Windsor pourraient être les plus affectés dès 2020 parce que c’est là qu’on retrouve une plus grande concentration des locomotives et wagons.»

Ces wagons et locomotives du transporteur ferroviaire ont en moyenne plus de 40 ans, alors que leur durée de vie devrait varier entre 25 et 30 ans.

Il y a près d’un an, la société d’État tirait la sonnette d’alarme. Elle écrivait dans un rapport remis au ministre Garneau qu’elle nécessitait une restructuration majeure sans quoi elle ne serait plus en mesure de remplir son mandat.

Le gouvernement avait pris acte de ce cri du coeur et fourni 7,7 millions $ à Via Rail pour des études sur le renouvellement de son parc et l’amélioration de la sécurité aux passages à niveau et dans les gares.

Le renouvellement des wagons et des locomotives du transporteur dans le cadre de son projet de train à grande fréquence coûterait 1,5 milliard $. Ce projet prévoit l’aménagement d’une voie réservée aux trains de passagers dans le corridor Québec-Windsor.

Via Rail doit présentement partager la voie ferrée du CN utilisée principalement pour le fret. Les trains de marchandises ont ainsi préséance sur les trains de passagers, ce qui a un impact négatif sur la fiabilité du service de la société d’État.

Robert Aubin appelle le ministre Garneau à prendre une décision, d’autant plus que l’usage du train, qu’il considère comme un service essentiel, pourrait aider le Canada à réduire ses émissions de gaz à effet de serre comme il s’est engagé à le faire dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat.

«Ça fait maintenant deux ans que le gouvernement libéral est en place et il ne s’est prononcé ni sur le train à grande fréquence ni sur le renouvellement de la flotte», dénonce M. Aubin.

«Est-ce que les libéraux comme les conservateurs considèrent qu’investir dans Via Rail, c’est davantage une dépense qu’un investissement?»

Questionné à sa sortie de la Chambre des communes, le ministre Garneau n’a pas indiqué quand il allait prendre une décision.

«Notre engagement vis-à-vis le transport de passagers par chemin de fer n’est pas remis en question», a-t-il affirmé.

«Nous sommes en discussion avec Via Rail et le gouvernement examine la question de très près», a-t-il ajouté en laissant entendre que les wagons seraient remplacés au fur et à mesure qu’ils seront mis hors service.

Près de 4 millions de passagers ont utilisé les services de Via Rail en 2016, selon le dernier rapport annuel de la société d’État.

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