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Le juge Braun se retire d’un dossier d’agression

MONTRÉAL — Le juge Jean-Paul Braun, de la Cour du Québec, s’est retiré du dossier d’agression sexuelle dans lequel il avait tenu des propos qui avaient choqué, notamment sur la notion de consentement sexuel et sur le surpoids de la victime.

Le juge a déposé un document au dossier de la cour, signé le 26 octobre, indiquant qu’il se dessaisissait de l’affaire. Le document ne fait pas état de motifs pour cette décision.

C’est la juge Lori Weitzman qui prendra le relais du dossier et qui entendra les observations sur la peine. Celles-ci seront faites le 14 décembre prochain.

Le dessaisissement du juge ne retardera pas le dossier, a indiqué la procureure de la Couronne dans cette cause, Me Amélie Rivard.

Le mois dernier, le magistrat avait créé une onde de choc lorsque ses propos tenus lors du procès avaient été révélés par Le Journal de Montréal.

Dans cette affaire, un chauffeur de taxi a été accusé d’agression sexuelle sur une adolescente de 17 ans qui avait pris place dans son véhicule pour une course en 2015. La victime aurait été embrassée de force et aurait subi des attouchements sexuels par l’homme. Il a depuis été reconnu coupable d’agression sexuelle.

La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, avait qualifié les propos du juge «d’inacceptables», et avait demandé au Conseil de la magistrature de mener une enquête.

Tous les partis politiques à Québec avaient dénoncé les propos du magistrat, tout comme les organismes de lutte contre les agressions sexuelles. Les partis d’opposition ont de plus mis en doute la capacité du juge à exercer ses fonctions pendant l’enquête à son sujet.

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Les propos qui ont choqué

«On peut le dire qu’elle a un peu de surpoids, mais elle a un joli visage, hein?» s’est permis de dire le juge Jean-Paul Braun.

Il a ajouté que la victime était peut-être même «un peu flattée» de l’intérêt porté par son présumé agresseur, car «c’est peut-être la première fois qu’un homme s’intéresse à elle».

Le juge a également laissé entendre que le consentement n’était pas le même dans tous les cas: «Il y a un consentement pour embrasser quelqu’un et un consentement pour mettre, comme on dit, la main au panier.»

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