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Pas de programme pour remplacer Phénix

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz / La Presse Canadienne
Mylène Crête et Terry Pedwell, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les coûts estimés pour stabiliser le système de paie Phénix ont déjà dépassé 600 millions $ et continueront probablement de grimper, a affirmé la ministre responsable, mardi, devant un comité des Communes.

La ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Carla Qualtrough, a fait cette prédiction en reconnaissant qu’il n’y avait pas de mécanisme en place pour évaluer l’efficacité de Phénix lors de son lancement par le gouvernement libéral, au début de 2016.

«Il est clair qu’une surveillance par le gouvernement n’était pas en place», a dit Mme Qualtrough devant le comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, avant de préciser l’évaluation des sommes dépensées par le gouvernement à ce jour pour «stabiliser» le système Phénix.

Néanmoins, Mme Qualtrough a affirmé au comité qu’elle s’attendait à ce que le système Phénix soit en mesure de payer les employés du gouvernement «à temps» avant la fin de 2018.

S’assurer que le gouvernement ait un meilleur système de paie que Phénix est un autre enjeu — qui pourrait ne pas être résolu avant «des années», selon la ministre.

Le gouvernement fédéral ne se débarrassera pas du système de paie problématique pour l’instant, malgré tous les problèmes coûteux qu’il a engendrés et malgré le rapport accablant du vérificateur général.

«Nous devons l’améliorer continuellement, a indiqué la ministre Qualtrough. Il n’y a pas de solutions de rechange.»

Deux comités de la Chambre des communes se sont penchés mardi sur les ratés de ce système qui a causé des problèmes de rémunération à la moitié des employés de la fonction publique fédérale jusqu’à maintenant.

La ministre Qualtrough témoignait mardi devant le comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Ses propos ont fait écho à ceux de la sous-ministre Marie Lemay, chargée de corriger ce système de paie déficient, qui a également témoigné plus tôt dans la journée devant un autre comité de la Chambre des communes.

Mme Lemay a affirmé que le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux n’avait pas d’autre choix que de stabiliser le système de paie Phénix à court terme parce qu’il n’avait pas de plan B.

Des années pour venir à bout du problème

Le vérificateur général, Michael Ferguson, et d’autres hauts fonctionnaires du gouvernement ont également témoigné mardi devant le comité permanent des comptes publics.

Dans son rapport dévoilé la semaine dernière, M. Ferguson constatait que les 540 millions $ prévus par le gouvernement fédéral pour régler les problèmes de Phénix allaient être nettement insuffisants et qu’il faudrait des années pour en venir à bout.

Mardi, M. Ferguson a affirmé que le gouvernement se devait de travailler en deux étapes pour résoudre le fiasco de Phénix.

«La première priorité est de payer le montant exact aux gens au moment prévu. Néanmoins, après que cela sera accompli, il y aura encore du travail à faire pour obtenir un système qui traite les paies de manière efficiente», a dit le vérificateur général.

«La solution à long terme doit pouvoir durer et être aussi efficace que possible», a-t-il ajouté.

Mme Lemay a semblé lui faire écho, disant que son ministère examine les solutions à plus long terme pour le système Phénix.

Le député conservateur Kevin Sorenson, qui préside le comité permanent des comptes publics, a souligné qu’il recevait plus d’appels à son bureau de comté sur les problèmes de Phénix que sur tout autre sujet, incluant l’immigration. Il représente une circonscription rurale de l’Alberta où il y a peu de fonctionnaires fédéraux.

L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada, l’un des syndicats les plus importants pour les employés du gouvernement fédéral, a récemment exigé que le gouvernement abandonne Phénix pour le remplacer par un nouveau système de paie.

Selon le vérificateur général, 150 000 fonctionnaires fédéraux ont connu des problèmes depuis le lancement de Phénix en avril 2016. C’est la moitié de la fonction publique. Certains de ces employés ont reçu des milliers de dollars en trop, d’autres n’ont pas reçu de rémunération durant des mois.

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