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Administration québécoise: retard de 10 points

Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les travailleurs de l’administration québécoise continuent d’accuser du retard par rapport à leurs pairs du secteur privé pour ce qui est des salaires, mais leur situation est équivalente pour ce qui est de la rémunération globale.

L’Institut de la statistique du Québec a publié, jeudi, sa comparaison annuelle de la rémunération des travailleurs de l’administration québécoise par rapport à différentes catégories de salariés: privé, administration municipale, fédérale, universitaire et autres.

Il en ressort notamment que face à la grande entreprise privée, l’administration québécoise accuse un retard de 10,2 points de pourcentage lorsqu’on regarde le salaire seulement.

La situation est cependant équivalente lorsqu’on regarde la «rémunération globale», c’est-à-dire lorsqu’on tient compte des avantages sociaux et des heures de présence au travail qui sont moindres dans l’administration québécoise.

Par exemple, dans l’administration québécoise, le nombre d’heures de présence au travail par semaine est de 30, alors qu’il est de 33 heures au privé. À la fin de l’année, cela représente une différence de trois semaines et demie entre les deux, a noté Patrice Gauthier, directeur des statistiques du travail et de la rémunération à l’ISQ, au cours d’une conférence de presse pour présenter les résultats.

Catégories d’emplois

Les employés de bureau de l’administration québécoise affichent un retard de 12,6 points par rapport à leurs pairs du privé pour ce qui est des salaires, mais, là encore, sont à parité pour ce qui est de la rémunération globale.

Pour les techniciens de l’administration québécoise, on parle d’un retard de 8,8 points par rapport à leurs pairs du privé pour ce qui est du salaire seulement. Pour ce qui est de la rémunération globale, les techniciens de l’administration québécoise affichent une avance de 3,9 points.

Long terme

L’ISQ a aussi examiné la situation à plus long terme, soit de 2009 à 2017. Il constate un «affaiblissement» pour ce qui est des écarts salariaux et une stabilité pour ce qui est des écarts de rémunération globale par rapport au privé.

Fait à noter, pour ce qui est des écarts salariaux seulement, pendant cette période, il y a eu «affaiblissement» par rapport à toutes les catégories auxquelles l’administration québécoise a été comparée: privé syndiqué, privé non syndiqué, administration fédérale, municipale et universitaire.

Surprise dans le municipal

M. Gauthier a noté une surprise dans ce bilan: le fait que la loi qui a imposé un partage moitié-moitié du coût des régimes de retraite dans le monde municipal a déjà commencé à porter fruit pour les administrations concernées.

«Ce qu’on a observé, cette année, ce sont des coûts qui sont plus faibles que l’année dernière. Les coûts des régimes de retraite — les coûts globaux, donc on inclut les déficits — sont plus faibles qu’ils l’étaient l’année dernière», a-t-il fait remarquer.

Réactions syndicales

Les trois principales centrales syndicales, la CSQ, la CSN et la FTQ, ont été unanimes à souligner que «malgré une légère amélioration, le retard de la rémunération des salariés du secteur public demeure bien réel».

Elles critiquent le gouvernement pour ne pas avoir fait le choix d’augmenter les salaires de façon plus substantielle et pour avoir réduit autant de dépenses.

«Lors de sa mise à jour économique, (le ministre des Finances) Carlos Leitao reconnaissait que les augmentations salariales accrues dans le secteur privé, l’an dernier et au cours des années à venir, ont un effet bénéfique sur la croissance économique et les revenus de l’État. Il serait temps que le gouvernement, le plus gros employeur du Québec, commence par donner l’exemple avec ses propres salariés», a lancé Daniel Boyer, président de la FTQ.

De son côté, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), qui représente 40 000 membres dont 30 000 dans la fonction publique québécoise, a dit craindre la «perte de l’expertise nécessaire au bon fonctionnement» du gouvernement, à cause du retard qui persiste pour les salaires dans l’administration québécoise.

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