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Le comité dit oui à la nomination de Théberge

Fred Chartrand / La Presse Canadienne Photo: Fred Chartrand
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le gouvernement peut pousser un soupir de soulagement: sa deuxième tentative de nommer un commissaire aux langues officielles sera vraisemblablement la bonne, et le dossier devrait être réglé avant la pause des Fêtes.

Le comité permanent des langues officielles a approuvé jeudi une motion recommandant à la Chambre la nomination de Raymond Théberge. Seul le néo-démocrate Thomas Mulcair a voté contre, ce qu’il a fait pour signaler son insatisfaction face au processus de sélection.

À sa sortie de la réunion, le Franco-Manitobain s’est dit ravi d’avoir obtenu le sceau d’approbation du comité. «Je suis extrêmement honoré et heureux de ce poste. Pour moi, c’est un point culminant dans ma vie», a-t-il réagi.

Il était tout aussi ravi d’avoir pu clarifier sa position sur le bilinguisme des juges à la Cour suprême du Canada (CSC). «Il fallait que ce soit clair», a souligné celui qui, 48 heures auparavant, avait provoqué une mini-commotion en formulant des propos jugés ambivalents.

Le commissaire désigné au poste de chien de garde des deux langues officielles au pays a été invité à le faire à plus d’une reprise à la table du comité. Et à chaque fois, il a martelé qu’il était tout à fait convaincu que le bilinguisme était un critère d’embauche essentiel.

«Personnellement, est-ce que Raymond Théberge croit que les juges de la Cour suprême devraient être bilingues?», lui a demandé de but en blanc l’élu libéral Darrell Samson.

«Absolument», lui a répondu son interlocuteur.

Il a dit s’être «vraiment mal exprimé» lors de la précédente réunion du comité, mardi dernier, en cherchant à communiquer qu’il y avait «des pressions» sur le processus de sélection des juges, alors que certains disent que le bilinguisme est un obstacle pour les Autochtones.

«Le bilinguisme à la Cour suprême, c’est non seulement essentiel, c’est indéniable, et ça fait partie de la dualité linguistique», a-t-il dit en réponse à une demande de clarification du député libéral Paul Lefebvre, qui s’était dit «un peu choqué» des propos tenus mardi.

Le commissaire désigné avait provoqué une vive inquiétude, tant chez les parlementaires que chez les organisations de défense des droits linguistiques, en lançant une petite bombe lors d’un échange avec la députée néo-démocrate Anne Minh-Thu Quach.

«En principe, moi, j’y crois; en pratique, jusqu’à quel point est-ce qu’on va représenter la diversité canadienne à la Cour suprême?», avait-il offert en guise de réponse. On n’avait pas pu en savoir davantage, la réunion ayant été interrompue en raison d’un problème technique.

Ses clarifications ont convaincu Thomas Mulcair, que le Nouveau Parti démocratique (NPD) avait envoyé au front pour mener l’interrogatoire. «Oui, moi, je le crois. Sa réponse, pour moi, était claire», a-t-il réagi à l’issue de la rencontre du comité.

Elles ont aussi été jugées «satisfaisantes» par Jean Johnson, président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada. Mais il a prévenu que son organisation avait «des attentes élevées par rapport à M. Théberge».

Ce dernier «doit se rappeler que pour les communautés, le commissaire aux langues officielles est le défenseur des principes de la dualité linguistique et de l’égalité du français et de l’anglais au pays», a-t-il fait valoir M. Johnson dans une déclaration écrite.

La controverse semble donc avoir été calmée, et la nomination de Raymond Théberge pourrait être confirmée avant la relâche des Fêtes. La députée Linda Lapointe doit déposer vendredi la recommandation du comité en Chambre, en vue d’un possible vote la semaine prochaine.

Avec la majorité dont les libéraux disposent en Chambre, on s’attend à ce que la nomination soit approuvée. Le Nouveau Parti démocratique (NPD) votera contre, a signalé jeudi une porte-parole de la formation.

Notons que le dossier Théberge est réglé du côté de la chambre haute: les sénateurs ont approuvé mercredi, sans opposition, la sélection de celui qui était jusqu’à tout récemment recteur de l’Université de Moncton.

Le gouvernement de Justin Trudeau, qui avait été échaudé par la nomination avortée de la libérale de longue date Madeleine Meilleur, pourra donc partir le pas un peu plus léger pour le long congé parlementaire de six semaines.

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