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Lac-Mégantic: la défense n'appelle pas de témoins

Photo: Jacques Boissinot / La Presse Canadienne
Giuseppe Valiante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les avocats des trois anciens employés de la Montreal, Maine and Atlantic Railway accusés à la suite de la tragédie de Lac-Mégantic n’appelleront pas de témoins au procès.

Tom Harding, Richard Labrie et Jean Demaître, qui ont tous plaidé non coupable à l’accusation de négligence criminelle ayant causé la mort de 47 personnes, ne témoigneront donc pas non plus à leur procès, qui s’est amorcé le 2 octobre en Cour supérieure à Sherbrooke.

Thomas Walsh, l’avocat du conducteur de train Harding, a expliqué mardi, en entrevue téléphonique, que «le fardeau de la preuve incombe à la Couronne d’établir hors de tout doute raisonnable tous les éléments essentiels des infractions reprochées».

Or, l’élément fondamental de cette affaire, soutient Me Walsh, «c’est de savoir si la conduite des accusés s’est écartée suffisamment d’une norme établie pour qu’elle constitue une négligence criminelle». Les avocats des accusés considèrent que cette preuve n’a pas été faite, et ils ont annoncé mardi qu’ils n’appelleront pas de témoins à la barre pour la défense.

Par ailleurs, pour éviter toute pression indue sur le jury, qui pourrait être tenté de prononcer un verdict avant Noël, les parties ont convenu, mardi, de faire entendre leurs plaidoiries finales après les Fêtes.

«Il est de mise de ne pas se sentir poussés pour en arriver à un verdict avant une certaine date», a expliqué Me Walsh aux journalistes. «Si les jurés avaient commencé à délibérer, admettons, le 20, ou au mieux le 19, ils n’auraient pas eu devant eux suffisamment de temps, possiblement, pour en arriver à une décision réfléchie sans être poussés dans le dos — et ce n’est pas bon pour le jury, ce n’est pas bon pour les accusés, ce n’est pas bon pour l’image de la justice non plus.»

Le procès reprendra donc le mercredi 3 janvier avec les plaidoiries finales, et le jury pourrait bien commencer ses délibérations dès le lundi 8 janvier, après avoir écouté les directives du juge Gaétan Dumas.

Le convoi de 72 wagons-citernes contenant du pétrole brut américain, garé pour la nuit à Nantes, en Estrie, s’était finalement ébranlé, sans conducteur, et avait dévalé une légère pente avant de s’emballer et de dérailler 10 km plus loin, en plein centre de Lac-Mégantic. Les explosions et le gigantesque incendie ont fait 47 morts au coeur de cette chaude nuit d’été du 6 juillet 2013.

La Couronne a plaidé au procès que le convoi de 10 000 tonnes n’avait pas été adéquatement immobilisé à Nantes la veille de la tragédie. La poursuite a blâmé le conducteur du train, Tom Harding, le contrôleur ferroviaire Richard Labrie et le directeur des activités québécoises de la Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA), Jean Demaître.

La MMA, qui possédait et exploitait la voie ferrée, a depuis fait faillite. L’entreprise américaine, elle aussi accusée, a plaidé non coupable au même chef de négligence criminelle; un procès distinct doit s’amorcer à une date ultérieure.

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