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Entente MSSS-services d’ambulance: les syndicats sont déçus

Photo: Yves Provencher | Métro

MONTRÉAL — Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a eu beau affirmer que l’entente qu’il venait de conclure avec la Corporation des services d’ambulance allait permettre aux entreprises de renouveler finalement les conventions collectives, en payant suffisamment les ambulanciers partout au Québec, leurs syndicats assurent qu’elles tentent plutôt de récupérer le manque à gagner sur leur dos.

Lundi, le ministre Barrette a annoncé qu’après plusieurs mois de litige, il avait finalement conclu une entente sur les contrats de services avec la Corporation des services d’ambulance, qui représente la majorité des entreprises ambulancières à l’extérieur de la métropole. Québec leur octroie une subvention pour dispenser les services.

La Corporation, qui a déjà lancé une poursuite contre le ministère devant le tribunal, affirmait que Québec imposait à ses membres une compression budgétaire de l’ordre de 40M$ par année, récurrente. Le ministre n’a pas voulu dire, lundi, pour combien il avait réglé avec la Corporation des services d’ambulance.

Il a affirmé avoir payé le «juste prix», mais moins que ce que les entreprises ambulancières voulaient avoir. Il disait estimer qu’elles faisaient trop de profits.

Mais le ministre avait surtout ajouté qu’avec le montant versé aux entreprises ambulancières, celles-ci étaient parfaitement en mesure de payer convenablement les ambulanciers partout au Québec, donc de renouveler les conventions collectives.

Il importe de souligner que les grèves — avec services essentiels — s’éternisent dans ce milieu. Les quelque 1000 membres de la Fraternité des travailleurs du préhospitalier, section locale 592 affiliée à la FTQ, sont en grève depuis le 2 février.

Au cours d’une entrevue jeudi, le président provincial du syndicat, Benoit Cowell, a affirmé que les propos du ministre Barrette n’ont pas eu l’effet escompté aux tables de négociation.

Il soutient que les entreprises tentent plutôt de récupérer les sommes qu’elles ont perdues dans l’entente avec le ministère en demandant des concessions monétaires aux ambulanciers.

«La perte monétaire que les employeurs vont avoir, ils ne la prennent pas dans leurs profits. Ils viennent la chercher directement dans les poches de leurs employés», a protesté M. Cowell.

Les concessions demandées aux ambulanciers ont trait aux primes de repas pris hors de leur zone et au paiement des salaires et des dépenses lors de leurs journées de formation.

Depuis les propos du ministre, lundi, la Fraternité des travailleurs du préhospitalier a eu deux journées de négociation intensive avec les employeurs. Et M. Cowell fait un triste constat: «je ne sais pas où sont leurs nouveaux mandats; on est à la même place où on était».

Le président de la FTQ, Daniel Boyer, y voit une conséquence directe du fait que le gouvernement du Québec s’est retiré de la négociation des conventions collectives avec les ambulanciers et a délégué son pouvoir à des entreprises privées.

«Nous n’accepterons pas que ces économies se fassent une fois de plus sur le dos de travailleurs et travailleuses qui sauvent des vies dans des conditions de travail déjà mises à rude épreuve», a lancé le président de la centrale de plus de 600 000 membres.

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