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CCQ: personne n'a demandé d'exclure des femmes

Pierre Saint-Arnaud, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

La présidente de la Commission de la construction du Québec (CCQ), Diane Lemieux, est catégorique: il n’y a absolument aucun élément qui permette de dire que deux mosquées du quartier Côte-des-Neiges à Montréal ont demandé que des femmes soient retirées d’un chantier de construction à proximité lors de la prière du vendredi.

«Il n’y a aucune indication, aucun témoignage, aucun élément qui nous permettrait d’affirmer que les mosquées sont les instances qui auraient commandé ce genre d’aménagement. D’aucune manière, aucune trace, aucune déclaration des gens rencontrés sont à cet effet-là», a affirmé Mme Lemieux, jeudi, alors qu’elle se trouvait à Québec pour participer au Forum sur les agressions et le harcèlement sexuel organisé par le gouvernement Couillard.

Mme Lemieux a présenté les conclusions de l’enquête menée par les inspecteurs de la CCQ, qui ont vérifié les contrats et rencontré des représentants des deux mosquées et des dirigeants et employés de toutes les entreprises impliquées dans ce chantier, incluant les femmes signaleuses qui y travaillent.

La présidente de la Commission a répété avec insistance qu’aucun élément ne venait soutenir les allégations avancées dans un reportage à ce sujet mardi, rejetant également les insinuations véhiculées à l’effet que des demandes verbales auraient pu être faites sans laisser de traces.

«D’aucune manière nous ne pouvons conclure que les autorités des mosquées aient formulé formellement ou informellement des demandes à l’effet d’exclure des femmes de ce chantier», a-t-elle ajouté.

Un reportage diffusé par le réseau TVA soutenait que des femmes avaient été écartées du chantier lors de la prière du vendredi à la demande des mosquées.

Ce reportage avait enflammé les réseaux sociaux et même amené des groupes identitaires proches de l’extrême-droite à appeler à une manifestation devant une des mosquées vendredi.

Diane Lemieux a précisé que ses inspecteurs étaient encore à vérifier certains détails jeudi, mais il appert que des femmes ont bel et bien été déplacées à certains moments dans le cadre de la gestion normale du chantier et que ces déplacements étaient possiblement liés à un surplus de personnel ou à des besoins de placer le personnel ailleurs. Mais un tel déplacement «n’appartient pas à la dynamique mosquée-chantier», selon son expression.

Par contre, elle a insisté à plusieurs reprises pour réaffirmer que personne parmi toutes celles rencontrées sur le terrain — incluant les principales intéressées — n’avait indiqué qu’une demande de déplacer des femmes avait été faite en lien avec les activités des mosquées.

«On a mis le feu»

Mme Lemieux a déploré au passage les retombées de cette histoire.

«On a attribué des intentions, on a mis le feu, alors qu’au niveau factuel, ce n’est pas le résultat de demandes des autorités des mosquées», a-t-elle dit.

«Je ne serais pas contente si j’étais eux», a-t-elle répondu lorsqu’on lui a demandé si elle estimait que les mosquées avaient subi un préjudice.

Quant à la tenue éventuelle d’une manifestation malgré tout vendredi, la ministre du Travail, Dominique Vien, n’a pas caché qu’elle préférerait que ses promoteurs constatent les faits.

«Il n’y aurait pas de fondement qui permettrait de justifier de telles manifestations et, donc, vous comprendrez que je fais ici un appel au calme», a-t-elle déclaré aux côtés de Mme Lemieux.

«On ne souhaite pas qu’il y ait des manifestations, des débordements ou autre chose qui pourrait venir troubler l’ordre public», a ajouté la ministre, estimant que la situation «a le mérite d’être claire» à la suite de l’enquête de la CCQ.

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