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Travail en 2017: lois spéciales et construction

Photo: Sophie Poisson | TC Media

MONTRÉAL — Au plan des conflits de travail, l’année 2017 a été tumultueuse, marquée par une importante grève dans l’industrie de la construction et par une loi spéciale pour mettre fin à la grève des juristes de l’État.

Construction

Le 24 mai commençait une grève dans la construction — une industrie qui compte 175 000 travailleurs.

Fait particulier, avant même que le débrayage commence, le gouvernement avait menacé l’Alliance syndicale d’une loi spéciale pour mettre fin à une éventuelle grève, parce qu’il craignait les répercussions économiques et les retards dans les chantiers.

Une loi spéciale pour mettre fin à la grève a bel et bien été adoptée, dès le 30 mai. Elle accordait une augmentation de salaire de 1,8% aux ouvriers et imposait une médiation pour renouveler les conventions collectives.

Les associations patronales de deux secteurs — le résidentiel, ainsi que le génie civil et voirie — ont réussi à renouveler leur convention collective avec l’Alliance syndicale, en médiation.

Pour ce qui est du secteur résidentiel, les augmentations obtenues sont de 0,25% dès décembre, puis 2% en avril prochain, et 2% chaque année jusqu’à la fin du contrat en 2021.

Pour ce qui est du secteur génie civil et voirie, les augmentations sont de 0,2% en décembre, puis 2,1%, 2,2%, puis 2,25%.

Les secteurs industriel et commercial-institutionnel, toutefois, ne sont pas parvenus à s’entendre avant l’échéance du 30 octobre, malgré la médiation. L’arbitrage a donc été imposé dans leur cas.

Le conseil d’arbitrage devra trancher sur les augmentations de salaire seulement, pas sur les autres points en litige. Il aura jusqu’au 30 avril 2018 pour statuer et décider ainsi des augmentations de salaire jusqu’en 2021.

Juristes de l’État

Le 28 février, Québec a adopté une loi spéciale pour contraindre ses juristes à rentrer au travail, eux qui avaient commencé leur grève le 24 octobre 2016.

La loi spéciale prévoyait une période de négociation pouvant être prolongée, mais même après cette seconde chance, à la fin d’avril, le président des Avocats et notaires de l’État québécois, Me Jean Denis, faisait un «constat d’échec» en entrevue.

LANEQ demandait une reconnaissance du statut professionnel particulier de ses membres, de même que la parité avec les procureurs aux poursuites criminelles et pénales.

LANEQ, qui représente 1100 avocats et notaires à l’emploi du gouvernement du Québec, conteste d’ailleurs devant les tribunaux la loi spéciale.

Ingénieurs

À la mi-novembre, les 1400 ingénieurs à l’emploi du gouvernement ont finalement conclu une entente de principe avec Québec, in extremis, alors que l’Assemblée nationale avait été convoquée pour adopter une loi spéciale leur imposant des conditions de travail.

Les membres de l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) avaient menacé de réaliser les inspections des infrastructures de jour, à titre de moyen de pression, pour éviter de faire des heures supplémentaires en les inspectant le soir. Le gouvernement avait craint les embouteillages sur les routes si ce moyen de pression s’était généralisé.

CPE

Le 30 octobre, les 11 000 travailleuses de Centres de la petite enfance dont le syndicat est affilié à la CSN ont débrayé durant une journée.

Elles s’étaient dotées d’un mandat de six journées de grève, mais n’ont eu à débrayer que durant une seule journée. Les négociations ont repris et une entente de principe est intervenue — bien que des difficultés se soient posées, à la mi-décembre, avec une association patronale.

De même, les 2400 travailleuses des CPE dont le syndicat est plutôt affilié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) s’étaient également dotées d’un mandat de trois journées de grève, mais elles n’ont pas eu à l’exercer. Une entente de principe est intervenue dans leur cas le 22 novembre.

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