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Le salaire minimum sera un enjeu électoral, jure la FTQ

Photo: Josie Desmarais

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) compte faire du salaire minimum à 15$ de l’heure un enjeu des élections provinciales de l’automne, ont indiqué ses dirigeants mercredi.

«Ce sera un enjeu électoral», a juré le président, Daniel Boyer dans une présentation des enjeux de l’année de la fédération syndicale.

S’il «s’attendait à une annonce en janvier» sur la question du salaire minimum, M. Boyer est peu confiant que le gouvernement provincial emboîtera le pas à l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique avant les prochaines élections. «On souhaiterait qu’ils annoncent un salaire minimum à 15$, mais on ne pense pas que ce sera le cas», a-t-il soutenu. M. Boyer a rappelé que le gouvernement de Philippe Couillard avait décrié la hausse à 15$ annoncée par l’Ontario l’an dernier et s’attend plutôt à ce que le salaire minimum augmente de 0,50$ de l’heure en mai, pour atteindre 11,75$/h, comme a déjà avancé le gouvernement.

Le président de la FTQ a rejeté du revers de la main les craintes de pertes d’emplois advenant une hausse du salaire minimum. «Les catastrophes annoncées n’ont jamais eues lieu», a-t-il plaidé, ajoutant que cette menace était brandie par des dirigeants d’entreprises qui font «200 et quelques fois» le salaire du travailleur moyen.

«Quand tu as trois maisons un peu partout dans le monde et quatre chalets, il me semble que tu devrais en avoir assez. Partage un peu et permets à tes employés de gagner leur vie décemment eux aussi.» –Daniel Boyer, président de la FTQ

Questionné à savoir si un parti provincial représentait mieux que les autres les positions de la FTQ, le président est resté évasif disant que le syndicat «favoriserait l’élection de partis progressistes et soci[aux]-démocrates, et qui vont travailler pour les plus démunis de la société». «On sera actifs, on interpellera tous les partis. On n’appuiera probablement pas un parti politique, mais je souhaite que l’ensemble des partis soient plus progressistes», a précisé M. Boyer.

Parmi ses revendications de 2018, la FTQ réclame une loi-cadre pour la conciliation travail-famille et la fin de des disparités de traitement entre employés. «Le double standard de salaires, de congés fériés, d’horaires de travail sont interdits, mais la loi est muette sur les régimes de retraite et d’assurances, ce qui cause des problèmes d’équité intergénérationnelle importants», a rappellé le secrétaire-général de la FTQ, Serge Cadieux. Les employeurs demandent par exemple que les nouveaux employés aient des régimes de retraite moins avantageux, a-t-il déploré.

M. Cadieux souhaite que la révision de la Loi sur les normes de travail règle ce problème, tout comme celui des agences de placement temporaires qui sont mal encadrées.

«Ils utilisent beaucoup de travailleurs étrangers et il y a beaucoup d’exploitation, a dénoncé le secrétaire-général. Nos lois sont faites pour un employeur et un employé, et non un système tripartite. La question est toujours de savoir qui est le véritable employeur.» Le flou empêche ainsi des travailleurs qui se blessent d’avoir accès à une compensation, car ni l’agence, ni son client ne veulent se définir comme véritable employeur.

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