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Cannabis: le pardon peut-être après la légalisation

Nathan Denette / La Presse Canadienne Photo: Nathan Denette / La Presse Canadienne

LONDON, Ont. — Les Canadiens condamnés pour possession simple de marijuana devront attendre que le cannabis à des fins récréatives soit légalisé plus tard cette année avant de savoir s’ils seront pardonnés pour quelque chose qui ne sera plus un crime.

Le premier ministre Justin Trudeau a rejeté l’idée, vendredi, de déclarer une amnistie avant que la nouvelle loi n’entre en vigueur au mois de juillet.

M. Trudeau a exprimé ces commentaires en conférence de presse au terme d’une retraite de deux jours de son cabinet, à London, en Ontario.

Toute personne qui achète de nos jours du cannabis participe à une activité illégale qui finance le crime organisé et les gangs de rues, a souligné le premier ministre.

Ainsi, le gouvernement ne veut encourager personne à se procurer du cannabis jusqu’à ce que la loi soit modifiée, a-t-il ajouté.

M. Trudeau a toutefois laissé entendre qu’une amnistie pourrait être proclamée une fois que la loi sera adoptée, mais il ne s’est pas engagé fermement à le faire.

«Une fois que la loi sera changée, nous réfléchirons bien sûr à l’équité, de façon responsable. Je crois que nous savons certainement que la loi actuelle nuit aux Canadiens et criminalise des Canadiens qui, peut-être, ne devraient pas l’être», a-t-il soutenu.

«Mais c’est un engagement que nous prendrons une fois que nous aurons légalisé et contrôlé le régime en place, pas avant.»

Plus tôt vendredi, le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale a révélé que son ministère analysait toutes les ramifications juridiques liées au pardon de milliers de Canadiens condamnés pour avoir détenu une petite quantité de marijuana.

Aucune décision n’a encore été prise, selon le ministre.

La légalisation du cannabis à des fins récréatives est l’une des plus importantes priorités du gouvernement Trudeau pour l’année 2018 alors que les libéraux tentent de respecter autant de promesses que possible à temps pour les élections générales de 2019.

L’économie, une autre priorité

Des sources gouvernementales ont indiqué que le gouvernement se concentrera également à «implanter continuellement» les promesses des libéraux visant à investir pour faire croître l’économie, créer des emplois et aider la classe moyenne.

«Nous avons présenté un plan ambitieux pour la croissance lors de la campagne électorale de 2015 et ce plan de changement pour tous les Canadiens fonctionne», s’est félicité le premier ministre.

Il a souligné que le taux de chômage était à son plus bas depuis 1976 et que le Canada figurait parmi les pays du G7 où l’on observe la meilleure croissance économique.

Les libéraux espèrent que la satisfaction des Canadiens sur leur économie contrebalancera leurs moins bons coups, notamment sur l’éthique.

Avant Noël, la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique a statué que M. Trudeau avait violé quatre sections de la Loi sur les conflits d’intérêts quand lui et sa famille ont pris des vacances sur l’île privée de l’Aga Khan, un philanthrope milliardaire et chef spirituel des musulmans ismaéliens.

L’éthique aussi au menu

Les partis d’opposition comptent rebondir sur cet enjeu à leur retour en Chambre pour réclamer des règles plus strictes et des sanctions.

Sur ces propositions, M. Trudeau s’est dit ouvert, vendredi.

«Je suis toujours content de prendre les recommandations des experts, de diverses personnes comme la commissaire sortante ou le prochain commissaire pour savoir comment on peut s’assurer que nos institutions et que les gens qui protègent et défendent nos institutions continuent de faire les meilleures choses de la meilleure manière pour les Canadiens», a-t-il déclaré.

La commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique a récemment dit qu’elle croyait que la honte publique était une sanction assez sévère pour les politiciens contrevenants.

Bien que les libéraux veuillent se concentrer sur l’économie et les partis d’opposition sur l’éthique, aucun de ces enjeux n’a suscité beaucoup d’intérêt dans la tournée de M. Trudeau au Canada.

Selon le premier ministre, le fait qu’il ait eu peu de questions sur l’économie est un signe positif.

«S’il n’y a pas eu autant de questions sur l’économie que dans les assemblées publiques précédentes que j’ai faites, cela peut être un signe que nous sommes sur la bonne voie», a-t-il analysé.

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