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Des femmes lancent le mouvement Et maintenant

Photo: Karine Dufour/ICI Radio-Canada Télé

La chroniqueuse Aurélie Lanctôt et l’animatrice Léa Clermont-Dion ont profité de leur passage à l’émission Tout le monde en parle dimanche pour lancer le mouvement Et maintenant.

Cette initiative se veut une suite au mouvement #MoiAussi dans lequel des milliers de femmes ont dénoncé avoir été agressées. «On a écrit une déclaration, qui vise à rappeler notre soutien à tous ceux et celles qui ont pris la parole et qui ouvrent des pistes pour envisager positivement l’avenir», a indiqué Mme Lanctôt.

Il est possible de lire ce texte en ligne et d’en devenir cosignataire. Quelques minutes après leur annonce, près de 3000 personnes s’étaient jointes aux 200 femmes qui avaient signé le texte instigué par Mmes Clermont-Dion et Lanctôt, ainsi que Josée Boileau, Francine Pelletier, Françoise David et Élisabeth Vallet.

Dans le manifeste, on dit notamment souhaiter que «les politiques publiques, la culture des entreprises et des institutions, les contenus médiatiques [et] les relations amoureuses et sexuelles évoluent dans le sens d’une véritable égalité entre les genres».

Le mouvement aura pour symbole le cœur jaune, car «le jaune est la couleur de toutes les identités sexuelles» et que «dans tout mouvement social il y a un petit symbole», a souligné Léa Clermont-Dion.

L’animatrice et la chroniqueuse étaient invitées à Tout le monde en parle pour débattre de la «liberté d’importuner» qu’ont défendue des femmes françaises dans une lettre ouverte publiée dans Le Monde la semaine dernière. «[Dans la lettre], on tente de nous faire sentir coupable d’avoir poussé la note un peu trop loin, a dénoncé Mme Clermont-Dion. Seulement 5% des victimes portent plainte à la police. Peut-être parce qu’on se sent coupables. Avec des lettres comme ça on se sent encore plus coupables.»

La sexologue, Sylvie Lavallée, et la présidente de l’Action des Nouvelles Conjointes du Québec, Lise Bilodeau, étaient aussi présentes sur le plateau. Cette dernière a dénoncé «une déferlante» de dénonciations et craint un «ressac». «On va peut-être avoir peur de nous, a dit Mme Bilodeau. Mon feeling à moi, c’est qu’on pourrait tuer le charme.»

Mme Lavallée, a ajouté qu’étant tous des êtres de «nature sexuée», il était normal qu’on soit parfois «objet de désir». «Objet n’est pas pris dans un sens péjoratif. On peut être admiré», a soutenu la sexologue, tout en rappelant que la sexualité n’a pas toujours des visées nobles. «Faites-vous toujours l’amour pour les bonnes raisons?» a-t-elle lancé.

«Les gestes dénoncés dans la foulée de #MoiAussi, n’avaient aucun lien avec le jeu de l’amour et de la séduction», a rétorqué Aurélie Lanctôt, qui juge que les deux sexes ont à gagner dans le mouvement. «J’ai assisté à des scènes auxquelles je ne pensais jamais assister, a-t-elle ajouté à propos d’hommes qui revenaient sur des comportements inappropriés qu’ils avaient déjà vus. On veut déconstruire la masculinité toxique qui mène à des abus de pouvoir.»

Après avoir distribué ses cœurs jaunes aux autres invités, Léa Clermont-Dion a averti que le mouvement Et maintenant préparait quelque chose «de très gros» pour le 8 mars, Journée internationale des femmes.

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