Soutenez

Mark Norman honoré par Martine Ouellet

Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — La chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, remettra prochainement la médaille de l’Assemblée nationale au vice-amiral de la Marine royale canadienne Mark Norman, en guise de reconnaissance. Celui-ci avait tiré la sonnette d’alarme en 2015 lorsque le gouvernement Trudeau songeait à revoir un contrat déjà octroyé au chantier naval Davie, soit celui du navire de ravitaillement l’Astérix qui vient d’être complété en décembre.

Martine Ouellet cumule les fonctions de chef du Bloc québécois sur la scène fédérale et de députée indépendante à l’Assemblée nationale du Québec.

Le vice-amiral Norman, qui a fait l’objet d’une enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), a été suspendu de la marine il y a un an. La GRC le soupçonne d’avoir coulé de l’information hautement confidentielle à Davie, mais des accusations n’ont toujours pas été portées par le procureur.

«Il semble faire l’objet de représailles parce qu’il s’est tenu debout», a constaté Martine Ouellet en entrevue, ajoutant que ces allégations ne semblaient pas fondées.

Elle considère plutôt M. Norman comme un lanceur d’alerte et «un ami du Québec» qui a eu raison d’attirer l’attention sur le contrat de 650 millions $ de la Davie que le gouvernement Trudeau voulait remettre en question. La marine avait grandement besoin de navires de ravitaillement et les échéanciers pour la construction de nouveaux navires semblaient de plus en plus lointains.

«On voit qu’il a eu raison parce que l’Astérix est le seul navire qui a été livré par un chantier maritime du Canada, a fait remarquer Mme Ouellet. Il a fait économiser des centaines de millions aux contribuables et si d’autres contrats étaient octroyés à la Davie, ce seraient des milliards que les contribuables économiseraient.»

Après l’élection fédérale de 2015, les chantiers maritimes Irving de Halifax et Seaspan de Vancouver avaient écrit au gouvernement libéral pour se plaindre du contrat qui avait été octroyé à Davie par les conservateurs et proposer d’autres solutions. Davie devait transformer un porte-conteneurs en navire de ravitaillement comme solution temporaire en attendant que les navires commandés au chantier Seaspan de Vancouver soient prêts.

La GRC croit que le vice-amiral Norman a tenté d’aider Davie en lui fournissant des mises à jour régulières et des conseils pour inciter les libéraux à approuver ce contrat tel quel. Il aurait alors transmis des documents secrets au chantier situé à Lévis.

La médaille sera remise à M. Norman par Martine Ouellet lors d’une cérémonie privée à Ottawa au cours des prochaines semaines.

La chef du Bloc québécois presse le premier ministre Justin Trudeau d’annoncer, lors de son passage à Québec jeudi, la commande à Davie d’un deuxième navire de ravitaillement pour la marine et de quatre brise-glaces pour remplacer la flotte vieillissante de la Garde côtière canadienne.

Le gouvernement a déjà indiqué à plusieurs reprises qu’il ne souhaitait pas obtenir un autre navire de ravitaillement temporaire.

Lors d’une entrevue avec La Presse canadienne lundi, le premier ministre est demeuré vague sur l’octroi de contrats pour les brise-glaces.

«Il y a des gens qui veulent toujours plus d’investissements dans leur coin de pays», avait-il constaté lors de cette entrevue.

«Le défi pour un premier ministre est toujours de trouver le bon équilibre pour créer des emplois et pour répondre aux besoins un peu partout au pays, avait-il ajouté. Les gens comprennent que ce sont toujours des choix difficiles et, moi, mon engagement c’est de m’assurer que ça soit équitable.»

«C’est une insulte aux travailleurs cette déclaration-là parce que ce n’est clairement pas équitable, s’est insurgée Martine Ouellet. C’est la pire injustice du Canada envers le Québec.»

Huit cents travailleurs qui avaient travaillé à la conversion de l’Astérix ont été mis à pied par Davie depuis le mois de novembre. Le navire a été livré à la Marine royale canadienne à la fin du mois de décembre. L’entreprise, qui a respecté le budget de 650 millions $ et l’échéancier alloués pour ce projet, espérait une nouvelle commande du gouvernement fédéral.

Le gouvernement Trudeau répète depuis novembre qu’il y aura éventuellement d’autres appels d’offres auxquels le chantier Lévis pourra participer.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.