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Ottawa investit dans les technologies propres

Jean Philippe Angers, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le gouvernement fédéral fournira 700 millions $ à la Banque de développement du Canada (BDC) au cours des cinq prochaines années pour stimuler l’industrie des technologies propres.

Ce financement devrait permettre à la BDC de prendre plus de risques, en fournissant aux firmes technologiques les plus prometteuses le financement dont elles ont besoin pour accroître leurs activités et embaucher du personnel.

L’investissement a été annoncé à Montréal, jeudi, par le ministre de l’Innovation, Navdeep Bains, et la ministre de l’Environnement, Catherine McKenna.

Ces 700 millions $ sur cinq ans font partie des investissements de 2,3 milliards $ dans les nouvelles technologies propres prévus dans le budget fédéral dévoilé l’an dernier, a-t-on indiqué.

M. Bains a également annoncé une nouvelle ressource en ligne — le Carrefour de la croissance propre —, qui doit être le centre de coordination du gouvernement en matière de technologies propres. Le Carrefour appuiera les entreprises, coordonnera les programmes déjà en place et fera un suivi des résultats obtenus.

Le gouvernement affirme que les investissements dans les technologies propres sont aussi bons pour l’environnement que pour l’économie.

Questionné sur la croissance des sables bitumineux au pays et l’appui donné par Ottawa à des projets d’oléoducs, M. Bains a affirmé que le gouvernement libéral avait «été très clair depuis le premier jour que l’économie et l’environnement allaient de pair».

«Alors que nous progressons vers la réduction de notre empreinte de carbone, et respectons notre engagement envers COP21 (l’accord de Paris sur le climat), nous prenons conscience de l’importance de l’innovation et des technologies propres. Dans le but de réussir, (les entreprises) ont besoin de financement, elles ont besoin de capital patient, de fonds de roulement, de capitaux propres, et c’est ce à quoi s’attardent ces investissements», a-t-il affirmé.

À ses côtés, la ministre McKenna a voulu rappeler une étude dévoilée en juin selon laquelle le Canada a grimpé de trois échelons, au 4e rang — devançant les États-Unis —, dans le Global Cleantech Innovation Index (GCII), qui évalue le financement et l’entrepreneuriat dans les technologies propres.

«Lorsque nous observons le secteur des technologies propres, j’aime bien faire valoir qu’il est plus grand qu’on peut le croire. Tout le monde travaille sur des solutions propres à travers le monde. Et au Canada, ce n’est pas différent. Mais il est fantastique quand vous regardez le secteur en tant que tel, il s’agit de 11,6 milliards $ en revenus, et les exportations ont compté pour la moitié de ses revenus. Et quand je vais à l’étranger, je ne suis pas seulement la ministre de l’Environnement, je parle aussi de l’économie et je fais la promotion des solutions canadiennes», a-t-elle soutenu.

Une technologie «utilisée partout dans le monde»

L’annonce fédérale a été faite dans les installations de l’entreprise Effenco, à Montréal, qui a créé une technologie permettant de réduire l’usage des moteurs de véhicules comme les camions à ordures, les autobus scolaires et les camions-bétonnières lorsqu’ils sont immobilisés.

Mme McKenna a salué une technologie «conçue au Canada et utilisée partout dans le monde».

Sur les lieux, le cofondateur et vice-président ventes et marketing à Effenco, Benoit Lacroix, a indiqué que la BDC avait déjà aidé au financement de la technologie au début de l’année dernière en vertu d’un «autre programme et d’un montant un peu plus modeste».

«Nous sommes en forte croissance, on parle d’un peu plus de 300 pour cent par année, et évidemment nous allons cogner à la porte de ce nouveau programme-là parce que cela cadre tout à fait dans nos besoins», a dit M. Lacroix en entrevue.

Le cofondateur d’Effenco a parlé de la difficulté d’obtenir des capitaux dans le secteur industriel des technologies propres.

«Les investissements en capitaux, c’est plus souvent pour des entreprises qui ont (…) une vision vers la rentabilité plus rapidement. On peut penser aux entreprises de logiciels par exemple. Pour le « clean tech industriel » comme Effenco, c’est plus difficile d’aller chercher des capitaux», a-t-il expliqué.

Concernant la somme de 700 millions $ sur cinq ans qui sera répartie entre plusieurs entreprises selon les critères de la BDC, M. Lacroix a parlé d’un «beau montant».

«Je dis ça de ma petite expérience, j’ai vu d’autres fonds aller et venir, et je fais aussi la comparaison avec ce que l’on voit dans notre industrie, par exemple en Californie, dans l’État de New York, c’est un gros montant. Sept cents millions sur cinq ans, ce n’est pas quelque chose de négligeable», a-t-il affirmé.

Selon le communiqué du gouvernement fédéral, les facteurs de sélection de la BDC incluront «la démonstration de la viabilité commerciale des technologies, le potentiel de croissance et l’intérêt de l’entreprise à en assurer le plein développement».

Dans un communiqué, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a dit croire que l’investissement de 700 millions $ sur cinq ans aura «un impact positif pour l’essor d’une industrie verte et favorisera la création d’emplois dans un secteur clé pour l’avenir».

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