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Chalk River: une demande de permis inquiète

Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Une coalition d’associations citoyennes, de communautés autochtones et de groupes environnementaux a dénoncé, lors d’une conférence de presse jeudi, la gestion des déchets nucléaires sur le site de la centrale de Chalk River, situé à 180 km au nord-ouest d’Ottawa.

Quelques dizaines de personnes se sont ensuite réunies sur la colline du Parlement pour se faire entendre.

Cette coalition s’oppose au projet de dépotoir nucléaire et à la demande de renouvellement du permis d’exploitation pour une durée de dix ans de Laboratoires nucléaires canadiens (LNC), l’entreprise qui gère le site pour le gouvernement fédéral.

«Tout porte à croire qu’on assiste à un assouplissement du cadre réglementaire de ce site-là, a indiqué le directeur général de Garde-rivière des Outaouais, Patrick Nadeau. (…) Ce n’est absolument pas le moment. Au contraire, on devrait assister à un resserrement des normes compte tenu de tout ce qui se passe en ce moment.»

Trois jours d’audiences publiques pour analyser la demande de LNC auront lieu du 23 au 25 janvier. Une cinquantaine de groupes, de municipalités et de citoyens doivent présenter leurs arguments pour ou contre ce renouvellement de permis. Il revient à la Commission canadienne de sûreté nucléaire de prendre la décision.

Les membres de la coalition estiment qu’un renouvellement de dix ans serait trop long puisqu’il repousserait d’autant la prochaine consultation publique sur la gestion du site. Ils proposent plutôt que le permis d’exploitation des LNC soit renouvelé pour une durée de trois ans.

La commission devra également se pencher lors d’audiences ultérieures sur un projet pour enfouir des déchets nucléaires sur le site de Chalk River. L’aménagement de ce dépotoir nucléaire à proximité de la rivière des Outaouais suscite une vive opposition.

Il s’agit d’un projet «insensé» selon le grand chef de l’Union of Ontario Indians, Patrick Madahbee, qui représente 40 communautés autochtones de cette province.

«Nous ne voulons pas de ces choses-là près ou même à l’intérieur de nos territoires», a-t-il affirmé en ajoutant que son groupe n’avait pas été consulté par les LNC.

Des sols et des matériaux contaminés par la radioactivité depuis des décennies se trouvent déjà en bordure de la rivière des Outaouais sur le site de Chalk River et c’est pour en disposer de façon sécuritaire qu’un dépotoir nucléaire doit être construit, selon l’entreprise.

Le coût de ce projet qui inclut une importante revitalisation des lieux est estimé à 800 millions $. Le bassin de la rivière des Outaouais fournit plusieurs municipalités québécoises en eau potable, dont Montréal.

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