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Thomas Harding parle après son acquittement

Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

Thomas Harding, le chef du train qui a déraillé à Lac-Mégantic en 2013, a parlé pour la première fois, lundi, se disant profondément désolé pour sa part de responsabilité dans cette tragédie.

L’homme a été acquitté vendredi des accusations de négligence criminelle causant la mort qui avaient été portées contre lui.

Ce jour-là, il semblait sous le choc et n’avait pas parlé aux médias. L’un de ses avocats, Thomas Walsh, avait dit qu’il était trop bouleversé pour le faire.

Mais lundi, dans le bureau de Me Walsh à Sherbrooke, il a prononcé quelques phrases, en français et en anglais.

Il a débuté en s’adressant aux amis et aux familles des victimes: «je ne trouve pas les mots suffisants pour exprimer ma sympathie», leur a-t-il dit.

«Je suis profondément désolé pour ma part de responsabilité dans cette tragédie. J’assume cette responsabilité maintenant et je l’assumerai toujours», a-t-il ajouté.

M. Harding a aussi remercié le jury pour son travail consciencieux, sa famille qui l’a soutenu tout au long du procès et ses avocats.

«Je remercie également toutes les personnes qui m’ont si gentiment encouragé tout au long du processus avec des lettres et des cartes.»

Ses deux coaccusés, le contrôleur ferroviaire Richard Labrie et le directeur des opérations de la Montreal Maine and Atlantic (MMA) au Québec, Jean Demaître, ont aussi été acquittés vendredi.

M. Harding n’a pas répondu aux questions des journalistes lundi, son avocat expliquant qu’il avait subi une grande épreuve sans devoir de plus être bombardé de questions.

Il a ajouté que d’une certaine façon, le procès a été une bonne chose pour son client, parce que le public a pu comprendre dans quelles circonstances il travaillait et les circonstances qui ont toutes mené à la tragédie ferroviaire. Il n’est plus le seul visé, a jugé l’avocat.

«Ça lui enlève pas mal de l’odieux, mais la responsabilité morale est toujours là et va y être toujours», a-t-il dit.

Me Walsh a rappelé que beaucoup de gens encourageaient M. Harding, dont Jean Clusiault, le père d’une jeune femme tuée par le train.

«Ce n’est pas souvent qu’on voit un proche d’une victime qui comprend la position des accusés», a-t-il fait remarquer.

Lorsque le train avait dévalé de lui-même la pente menant à Lac-Mégantic le 6 juillet 2013, il avait explosé et tué 47 personnes. Les trois ex-employés de la MMA ont été accusés, ainsi que la MMA dans une poursuite criminelle distincte. Il a été reproché à M. Harding de ne pas avoir appliqué suffisamment de freins à main pour retenir le train en haut de la pente où il était stationné et d’avoir omis de tester ces mêmes freins.

Tout n’est pas terminé pour M. Harding. D’autres accusations ont aussi été portées contre lui par la Couronne fédérale pour non-conformité des normes de sécurité ferroviaire. M. Harding a l’intention de plaider coupable à ces accusations, a indiqué son avocat.

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