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Lisée ne craint pas un putsch de PKP

Pierre-Karl Peladeau. Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot / La Presse Canadienne
Patrice Bergeron et Caroline Saint-Pierre, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TROIS-RIVIÈRES, Qc — Le chef péquiste Jean-François Lisée est prêt à dérouler le tapis rouge pour Pierre Karl Péladeau et ne craint pas un putsch de sa part.

Il réagissait mardi ainsi aux déclarations de son prédécesseur, grand patron de Québecor, qui n’a pas écarté un retour à la tête du Parti québécois.

Au cours d’une émission de radio à Radio-Canada mardi matin, M. Péladeau a déclaré qu’il était «en réserve de la République» et que sa fille l’avait incité à retourner en politique.

En point de presse à Trois-Rivières plus tard, M. Lisée a dit que la venue de PKP dans son équipe de candidats était souhaitable, en vue des élections générales d’octobre.

«La porte est grande ouverte», a-t-il dit dans le hall du quotidien Le Nouvelliste.

«Le chef et les militants seraient très heureux. (…) Pour moi, c’est souhaitable, ensuite, c’est à lui de voir.»

M. Lisée a dit avoir toutes sortes d’échanges avec le magnat de la presse et que l’un et l’autre s’envoient des signaux, mais a ajouté qu’il essaie de «ne pas lui mettre de pression». Lui trouver une circonscription ne serait «pas un problème», a précisé également le chef péquiste.

La sortie de Pierre Karl Péladeau intervient au moment où la formation souverainiste est au plus bas selon ce que suggèrent les derniers sondages, sous les 20 pour cent, tandis que la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti libéral sont au coude-à-coude en cette année électorale.

M. Lisée a été élu chef du PQ au terme d’une course à la direction en octobre 2016, après la démission en mai de M. Péladeau pour des raisons familiales.

Un putsch?

Le chef péquiste a laissé entendre qu’il ne craignait pas qu’on le pousse vers la sortie pour réinstaller M. Péladeau à la tête de la formation.

Quand des journalistes lui ont dit que des élus péquistes souhaitaient ravoir M. Péladeau comme chef, M. Lisée a demandé: «Avez-vous des noms?»

Il a minimisé le risque de voir son autorité sapée et d’être supplanté par le baron de la presse.

«Il n’y a pas un chef du Parti québécois qui ne souhaite pas s’entourer de personnes fortes. Moi, je ne serai pas là pour trois mandats.»

Au cours de l’entrevue à l’émission «Médium large», M. Péladeau a souligné que «le Parti québécois a actuellement un chef, et c’est Jean-François Lisée et moi j’ai toujours été attentif à la collégialité».

«Je laisse le soin à mes anciens collègues pour lesquels j’ai énormément d’estime de faire le travail politique sur le terrain et le travail parlementaire qui l’accompagne», a-t-il indiqué.

Problèmes éthiques

Jean-François Lisée estime par ailleurs que les problèmes éthiques soulevés notamment par le précédent jurisconsulte de l’Assemblée nationale sont réglés et sont chose du passé, puisque M. Péladeau avait déjà manifesté le souhait d’aller plus loin pour éviter les critiques.

Quand il était à la tête du PQ, le patron de Québecor n’avait pas confié ses actions dans son empire à une véritable fiducie sans droit de regard, puisqu’il refusait que le fiduciaire puisse décider de vendre ses actions.

Le jurisconsulte Claude Bisson estimait qu’un élu s’exposait à un conflit d’intérêts s’il interdisait au fiduciaire la vente de ses actifs.

Caucus

Rappelons que le PQ tient un caucus présessionnel de ses députés d’une durée de deux jours à compter de mercredi à Shawinigan.

Il revêt une importance particulière à la suite du départ annoncé la semaine dernière de trois de ses poids lourds, soit Alexandre Cloutier, Agnès Maltais et Nicole Léger. D’autres élus ont aussi fait savoir qu’ils étaient en réflexion, notamment Nicolas Marceau.

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